Mehmet Emin Özkan, prisonnier politique kurde âgé et gravement malade, a vu sa demande de mise en liberté rejetée par la justice turque.
Mehmet Emin Özkan menotté lors d'un transfert de l'hôpital à la prison

Mehmet Emin Özkan, prisonnier politique kurde âgé de 83 ans et gravement malade, a vu sa demande de mise en liberté rejetée par la justice turque. Le vieil homme est en prison depuis 25 ans.

Jeudi 16 septembre, la cour criminelle d’Adana a rejeté une nouvelle fois la demande de mise en liberté de Mehmet Emin Özkan, un prisonnier politique âgé de 83 ans et gravement malade. Celui-ci a assisté à l’audience depuis la prison, via un système de visioconférence, mais n’a pu s’exprimer en raison de ses problèmes de santé, a rapporté l’agence de presse Mezopotamya (MA). En réponse à une question du juge, un gardien présent dans la salle a répondu : « Il ne peut ni vous entendre, ni vous comprendre. »

Pour rejeter la demande de libération d’Özkan, le tribunal a invoqué une affaire pendante devant la cour de cassation.

Détenu dans les geôles turques depuis 25 ans, Özkan se trouve aujourd’hui dans la prison de type D de Diyarbakir. Répertorié comme un “prisonnier gravement malade” par l’Association des Droits de l’Homme (IHD), il souffre de diverses maladies, notamment d’un anévrisme au cerveau, d’hypertension artérielle, d’une maladie de la thyroïde, de la maladie d’Alzheimer, de perte d’audition, de faiblesse respiratoire et d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Özkan a survécu à six crises cardiaques jusqu’à présent, et subi quatre cathétérismes cardiaques.

Un fils détenu transféré dans la prison de Diyarbakir pour s’occuper de son père

Des images filmées à l’occasion d’une de ses nombreuses hospitalisations le montrent enchaîné à un lit d’hôpital et emmené menotté vers le fourgon de la prison. Un institut médico-légal a constaté qu’il était handicapé à 87 %, mais a paradoxalement estimé que son état était compatible avec la détention. Le prisonnier kurde est complètement dépendant de l’aide de ses codétenus, ainsi que de son fils, également détenu, qui a récemment été transféré dans la prison de Diyarbakir pour s’occuper de son père.

Les associations de médecins et d’avocats font appel au ministère de la justice

21 organisations de la société civile ont lancé un appel conjoint pour la libération de Mehmet Emin Özkan. Parmi les signataires de la déclaration figurent des associations d’avocats, des associations médicales et des associations de solidarité avec les prisonniers. « L’état de santé de Mehmet Emin Özkan a depuis longtemps atteint un niveau critique. Nous lançons un appel au ministère de la Justice et à la Commission des droits de l’homme de l’Assemblée nationale turque : prenez vos responsabilités, ne laissez pas Mehmet Emin Özkan mourir en prison », peut-on lire dans l’appel.

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