Selon le Coprésident du département des relations extérieures du canton de Cizîr, près de 800 membres de Daesh ressortissants de 46 Etats différents seraient détenus par les FDS et les YPG/YPJ. Par ailleurs, 584 femmes et 1248 enfants de djihadistes se trouveraient actuellement dans des camps du nord de la Syrie.
Dans le combat mené depuis plusieurs années par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de Protection du Peuple et des Femmes (YPG/YPJ) pour libérer les territoires contrôlés par l’organisation islamiste Daesh, près de 16.000 djihadistes ont été tués et 800 capturés.
Dans un entretien avec l’agence de presse kurde Firat News, Abdulkerim Omer, Coprésident du Département des relations extérieures du canton de Cizîr (l’une des trois régions auto-administrée du nord de la Syrie) a indiqué que les autorités de la Fédération du Nord de la Syrie avaient contacté les Etats d’origine des djihadistes détenus pour leur demander de rapatrier ces derniers.
« LES ÉTATS DOIVENT RAPATRIER LES DJIHADISTES QUI SONT LEURS RESSORTISSANTS »
Omer s’est exprimé ainsi : « Dans la guerre de libération du Rojava et du nord de la Syrie, 800 djihadistes de Daesh ressortissants de 46 Etats différents ont été capturés par les FDS. Par ailleurs, 584 femmes et 1248 enfants de Daesh vivent actuellement dans des camps. Ces enfants formés par Daesh doivent recevoir une nouvelle éducation. Nous n’avons pas les moyens de leur fournir cette éducation. Pour cette raison, nous appelons les Etats dont ces enfants sont ressortissants à agir. Nous avons payé un lourd tribut pour libérer nos terres des bandes de Daesh. Maintenant, il faut que les États concernés viennent chercher leurs ressortissants impliqués dans ces bandes criminelles. Il s’agit là d’une obligation à la fois morale et juridique. »
Soulignant que la Fédération du Nord de la Syrie refuse de juger ces djihadistes étrangers, Omer a déclaré : “Chaque État doit juger les djihadistes qui sont ses ressortissants. Ou alors, ces djihadistes doivent être jugés par une juridiction internationale. Si les États et les instances internationales n’assument pas leurs responsabilités, nous serons contraints de prendre des décisions. Je le répète, nous ne garderons pas ces djihadistes chez nous. »
« La Russie a rapatrié 50 femmes tchétchènes. L’Indonésie a rapatrié 3 ressortissants et l’Arabie saoudite 5 (2 femmes et 3 enfants) », a précisé le représentant kurde qui a également indiqué que les YPJ avaient livré 1 femme et 4 enfants aux Etats-Unis et que des contacts étaient en cours avec le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique.
« Nous nous sommes réunis à Souleimaniye (Sud-Kurdistan, Irak) avec une délégation canadienne et lui avons soumis des dossiers. Voilà près de quatre mois que nous attendons une réponse », a ajouté Omer.
« NOS LOIS NE PRÉVOIENT PAS LA PEINE DE MORT »
« Certains Etats vont jusqu’à nous demander d’exécuter leurs ressortissants », s’est étonné le responsable kurde, avant d’ajouter : « Nous ne pouvons pas tuer ces personnes parce que nos lois ne prévoient pas la peine de mort. Par ailleurs, nous avons également à notre charge des femmes et des enfants qui sont hébergés dans les camps de Roj, El Hor et Elîsa. Ces femmes et ces enfants ne sont pas détenus. Nous ne les considérons pas comme des djihadistes. »