Les pratiques racistes et fascistes contre les Kurdes en Turquie ont pris une nouvelle dimension. Onze personnes arrêtées pour avoir dansé le govend accompagné de chansons kurdes à Istanbul ont été envoyées en prison à une vitesse fulgurante.
Des descentes de police ont eu lieu dans les quartiers de Bağcılar, Esenyurt, Sultangazi et Gaziosmanpaşa à Istanbul le samedi 27 juillet. Dix-huit personnes ont été arrêtées pour avoir dansé le govend sur des chansons kurdes lors de mariages à différentes dates. Après avoir donné leurs déclarations au procureur, onze des Kurdes traduits en justice ont été emprisonnés pour “propagande en faveur d’une organisation terroriste”, tandis que les sept autres ont été libérés sous contrôle judiciaire.
À Urfa, l’organisation du district de Karaköprü du Parti de l’Égalité et de la Démocratie des Peuples (DEM Parti) a protesté contre les récentes détentions et arrestations de personnes dansant le govend sur des chansons kurdes. La protestation a été suivie par la co-porte-parole de la Commission juridique du DEM Parti, Sevda Çelik Özbingöl, les co-présidents provinciaux de Riha du DEM Parti, Bekir Karakeçili et Sema Aişeoğlu.
Karakeçili a déclaré : “Ceux qui applaudissent le spectacle organisé du fascisme mis en scène dans les rues, lors des mariages, au Parlement, sur les réseaux sociaux et dans tous les domaines de la vie, entraînent la société dans des eaux dangereuses. Cessez de commettre des crimes de haine et de racisme ouverts contre les Kurdes.”
Protestation govend dans 7 provinces
Des déclarations et protestations similaires ont eu lieu à Pirsûs (Suruç), Xelfêti (Halfeti), Curnê Reş (Hilvan), Serêkaniyê (Ceylanpınar), Wêranşar (Viranşehir), Hewag (Bozova) et Bêrecûk (Birecik). Les membres du DEM Parti et le public se sont rassemblés devant les bâtiments du parti et ont dansé le govend en signe de protestation.
Par ailleurs, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées dans les villes kurdes au courant de cette dernière semaine pour avoir dansé le govend accompagné de chansons kurdes.