Les détenus kurdes emprisonnés dans les geôles turques comptent sur nous. Il faut les soutenir dans leur lutte et travailler à leur libération. La campagne « cartes postales et stylos-bille » lancée depuis plusieurs mois continue et s’amplifie : mille stylos circulent, en France, en Europe, en Turquie et même au Canada, comportant la colombe de la paix et un nom : Hülya Alökmen Uyanık dont nous avons fait la messagère de tous ces détenus, connus ou inconnus.
Pourquoi Hülya Alökmen Uyanık ?
Parce que son histoire est à la fois singulière et tristement plurielle. Hülya Alökmen Uyanık, infirmière, syndicaliste, militante du HDP, co-présidente pour la province de Diyarbakir, élue co maire de Diyarbakir, en 2019, destituée, arrêtée, mise en détention, jugée en un procès-éclair, condamnée à 11 années de prison, elle purge sa peine à Elazığ en compagnie de Leyla Güven, ex co-maire de Viranşehir et membre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, députée destituée de Hakkari, Remziye Yaşar, co-maire destituée de Yüksekova, Dilan Aydin, universitaire, Necmiye Boz, militante associative (HDP, Kurdi-Der, IHD, DTK, TUHAD-FED, les associations de femmes, Fondation KA-MER) et Emine Erkan, animatrice au Centre culturel et artistique mésopotamien. (MKM).
Pour passer commande de stylos-bille Hülya Alökmen Uyanık. Diyarbakir avec en logo la petite colombe de la paix (5 minimum au prix de 2 € pièce + frais de port) : akbdrk@orange.fr
Ecrire aux détenus : demander liste de détenus dans différentes prisons : akbdrk@orange.fr
Liberté pour Aysel Tugluk, détenue à la prison de Kandıra
La « Plateforme des femmes d’Ankara » demande la libération d’Aysel Tugluk, gravement malade, détenue à la prison de type F de Kandıra. « Nous élevons une fois de plus la voix pour Aysel, qui a été retenue en otage en prison malgré ses graves problèmes de santé. » La porte-parole a rappelé que la démence d’Aysel Tugluk a été diagnostiquée en février 2021 à l’hôpital d’État de Seka et que sa maladie progresse de jour en jour :
« Nous savons très bien que le gouvernement vise à faire taire, à intimider et à enfermer les femmes dans des maisons en maintenant Aysel Tugluk et des dizaines de politiciennes en prison. Cependant nous avons existé, nous existons et nous existerons. »
Aysel Tuğluk, née à Elazığ, avocate, a été député de Diyarbakir en 2007. En 2009, elle est condamnée par deux fois à un an et demi de prison pour « propagande » de la rébellion kurde et perd son immunité parlementaire à la suite de la dissolution du DTP (Parti de la société démocratique) dont elle est élue. Elle est bannie de la vie politique pour une durée de cinq ans (ainsi que trente-sept des cadres du parti, dont son président Ahmet Türk). Co-présidente du DTK, Aysel Tuğluk rencontrera, en 2010, avec deux autres avocats, Abdullah Öcalan à la prison d’Imrali, pour préparer les accords de paix qui, malheureusement, avorteront en 2015.
Aysel Tuğluk est une grande figure de la résistance kurde. Nous l’avions rencontrée à Paris, en octobre 2012, lors du colloque organisé par le KNK (Congrès National du Kurdistan) réunissant une quarantaine de partis et d’organisations politiques représentatifs des aspirations des Kurdes du Kurdistan oriental (Iran), occidental (Syrie), sud (Irak), nord (Turquie) et de la diaspora. Un grand moment d’unité et de solidarité, sans nier la diversité.
Par André Métayer