Le meurtre de Kader Ortakaya, jeune femme de 28 ans tuée par un soldat turc à la frontière avec Kobanê en 2014, est un des crimes énoncés par la campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » initiée par le TJK-E.
Kader ortakaya, 28 ans, tuée le 6 novembre 2014 par un garde-frontière turc alors qu'elle tentait de rejoindre la ville de Kobanê

La campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » lancée par le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) à l’occasion de la journée internationale des violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier, énonce cent des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan contre les femmes. Parmi ceux-ci, figure l’exécution en novembre 2014 de Kader Ortakaya par un soldat turc, à la frontière avec Kobanê.

L’objectif de la campagne, telle que présentée par le TJK-E, est de recueillir 100 000 signatures, mais aussi de « partager des histoires de femmes assassinées, d’agir et de créer des alliances contre le féminicide et le fascisme. » L’organisation des femmes kurdes se propose ainsi d’être « la voix des femmes assassinées face au dictateur qui ne cesse de commettre des massacres chaque jour. »

Sur le site internet dédié à la campagne, sont recensés 100 des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan à l’encontre des femmes. Nous publions ici le huitième article consacré à Kader Ortakaya, 28 ans, tuée le 6 novembre 2014 par un garde-frontière turc alors qu’elle tentait de rejoindre la ville de Kobanê pour soutenir la résistance contre Daesh.

Kader était une universitaire engagée dans le mouvement ouvrier. Les femmes intelligentes qui savent ce qu’elles veulent sont une épine dans le pied du gouvernement turc… Aujourd’hui, nous pensons à Kader et à son espoir incessant d’un avenir meilleur.

Kader Ortakaya avait 28 ans. Née dans une famille d’ouvriers de la ville de Siverek à Urfa, elle a commencé à travailler à un jeune âge, essayant de contribuer à la vie de la famille par son travail.

Cela ne l’a pas empêché d’étudier à l’université où elle a fait des recherches sur les questions relatives au mouvement ouvrier au département d’économie du développement et du travail de l’Université de Marmara. Elle était parallèlement engagée dans un parti d’opposition, le Parti de l’Initiative pour une société libre (TÖP-G).

Le 6 novembre 2014, des activistes du mouvement « Free Art Initiative » ont mené une action de chaîne humaine afin de rejoindre Kobanê (alors attaquée par Daesh) depuis la ville frontalière de Suruç, dans la province d’Urfa. La frontière avait été fermée par le gouvernement turc pour empêcher l’aide humanitaire et dissimuler le soutien de la Turquie à Daesh. L’action de « Free Art Initiative » a été interdite et attaquée par les forces de sécurité turques avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Lors de cette attaque, un garde-frontière a tiré sur Kader Ortakaya, la tuant d’une balle dans la tête.

Situation juridique actuelle

Selon une information du site Bianet datée du 10 novembre 2020, le rapport du comité scientifique de l’Institut médico-légal confirme que Kader Ortakaya a été visée et tuée par un soldat. Selon l’avocat de la famille de la victime, Müslüm Baran, à ce jour, le procureur chargé de l’enquête n’a pris aucune mesure pour identifier le meurtrier de Kader Ortakaya.

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