Depuis 12 jours, Warisha Moradî, militante kurde et membre du Congrès des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR), mène une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à mort par le régime iranien.
Arrêtée depuis plus de 14 mois et incarcérée à la prison d’Evîn, Warîsha Moradî a été condamnée sans procès équitable pour « rébellion ». Cette figure du mouvement kurde a décidé d’entamer une grève de la faim illimitée pour dénoncer les injustices et l’oppression, selon des informations relayées par l’Organisation des droits de l’homme du Kurdistan.
Déjà atteinte de divers problèmes de santé, notamment des douleurs nerveuses, elle avait bénéficié de soins médicaux jusqu’à récemment. Mais depuis le début de sa grève, Moradî a refusé tout traitement, poursuivant ainsi son acte de résistance avec détermination.
Dans une lettre rendue publique par Radio Zamaneh, Warisha Moradî explique les motivations derrière son action : « Ne permettons pas que les conflits régionaux et mondiaux servent de prétexte pour faire taire les voix de la résistance. Ma grève est un moyen de faire entendre ces voix, celles des combattants qui se sont battus avec dignité et refusent de disparaître dans le chaos de guerres sans fin. »
Moradî a également précisé qu’elle poursuivrait sa grève de la faim tant que des résultats concrets ne seraient pas obtenus dans le cadre des campagnes internationales contre la peine de mort. Elle se réfère notamment aux campagnes mondiales menées par divers groupes, associations et organisations pour l’abolition de cette peine.
Le KJAR, dans un communiqué, a salué Werîşe Muradî comme une voix forte de la société civile et plus particulièrement des travailleuses kurdes, quotidiennement confrontées aux agressions du régime iranien. « La résistance de Werîşe Muradî est celle de toutes les femmes en quête de liberté. Elle incarne un rejet clair et courageux des politiques répressives et inhumaines de la République islamique », a déclaré le KJAR.
La grève de la faim de Warîshe Moradî, au-delà d’une simple protestation, est devenue le symbole d’une lutte plus large contre la répression politique en Iran, en particulier contre la peine de mort appliquée à l’encontre des militants et opposants politiques.