Le prisonnier politique kurde Nedim Yılmaz, incarcéré depuis 32 ans, voit sa libération une nouvelle fois repoussée, pour la septième fois, malgré une situation médicale critique.

Le prisonnier politique kurde Nedim Yılmaz, incarcéré depuis 32 ans, voit sa libération une nouvelle fois repoussée, pour la septième fois, malgré une situation médicale critique.

Son état de santé, déjà alarmant, continue de se détériorer, tandis que les autorités pénitentiaires refusent toujours sa libération.

Détenu à la prison de haute sécurité de type F à Bolu, Nedim Yılmaz ne peut plus subvenir seul à ses besoins. Un rapport médical établi au début de l’année 2024 a révélé qu’il souffre d’érosions gastriques, d’un ulcère œsophagien et d’une infection hémorragique du côlon. Une IRM cérébrale de contrôle a en outre montré un affaissement du cervelet comprimant une artère alimentant le cerveau, réduisant significativement l’apport en oxygène et provoquant une toxicité cérébrale.

Yılmaz souffre également de maux de tête, vertiges, douleurs chroniques allant du cou aux pieds, de difficultés respiratoires, de pharyngite et de bronchite chroniques, ainsi que de douleurs articulaires et musculaires.

Selon les chiffres publiés en 2025 par l’Association des droits de l’homme (İHD), les prisons turques comptent 1 412 prisonniers malades, dont 335 considérés comme gravement atteints. Parmi eux, 230 ne sont plus en mesure de vivre de manière autonome.

Malgré ces pathologies clairement identifiées, la libération conditionnelle de Nedim Yılmaz, attendue théoriquement pour le 25 juillet 2023, a été rejetée pour la septième fois par la commission d’observation et d’évaluation de la prison, sur la base de justifications arbitraires.

La députée du DEM Parti, Newroz Uysal Aslan, qui a porté l’affaire devant le Parlement turc, a rapporté une déclaration glaçante d’un responsable pénitentiaire lors d’une visite à la prison de Bolu :

« Que croyiez-vous ? Ces commissions ont été mises en place précisément pour empêcher les libérations, même en l’absence de sanctions disciplinaires. »

La famille de Yılmaz a indiqué à la députée qu’il n’avait jamais été convoqué devant ladite commission, pas plus que les autres prisonniers politiques.

Ce nouveau cas illustre une fois de plus la manière dont les commissions d’évaluation, instituées par la réforme du droit d’exécution pénale de 2020, sont utilisées comme des outils politiques visant à prolonger la détention des prisonniers kurdes et des opposants, en violation flagrante du droit.

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