Un jeune homme de 19 ans a été tué et deux autres ont été blessés mardi par les forces iraniennes, a rapporté KHRN
À gauche, Kiyan Zeyni, 19 ans, tué mardi par les forces iraniennes. À droite, un groupe de Kolbars

Un jeune homme de 19 ans a été tué et deux autres ont été blessés mardi par les forces iraniennes, a rapporté le Réseau des Droits de l’Homme du Kurdistan.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique a ouvert le feu sur un groupe de kolbars dans la région montagneuse de Qandil à Sardasht, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, a rapporté mardi le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN). Kiyan Zeyni, 19 ans, a été tué et deux frères, Peyman et Keyvan Ghaderi, ont été blessés.

Les forces iraniennes stationnées sur la base militaire de Kotarleh, à Sardasht, ont ouvert le feu sur le groupe à bout portant et sans avertissement, selon KHRN. La victime était originaire du village de Rasheh Hormeh, à Sardasht.

Selon le dernier bilan publié par le site d’information Kolbarnews, 270 kolbars, dont 20 âgés de moins de 18 ans, ont perdu la vie ou ont été blessés à la suite d’attaques dans différentes régions frontalières du Rojhilat (Kurdistan oriental, Iran) au cours des six premiers mois de l’année 2024.
Au fil des ans, le Rojhilat s’est enfoncé dans la pauvreté en raison des politiques délibérées du régime iranien, devenant l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Privée d’investissements et entravée dans son développement agricole et industriel, la région connaît le taux de chômage le plus élevé en Iran.

En raison politiques de discrimination, d’oppression et d’appauvrissement, le transport de marchandises de contrebande est devenu pour beaucoup d’habitants du Rojhilat l’unique moyen de subsistance.

Le terme kurde « kolbar » est composé des mots « kol » (épaules) et « bar » (fardeau). Les kolbars gagnent leur vie en portant des marchandises telles que cigarettes, téléphones portables, tissus, articles ménagers, thé et, plus rarement, de l’alcool. Ils empruntent, pour ce faire, des itinéraires périlleux, principalement entre le Sud et l’Est-Kurdistan. Alors qu’ils risquent leur vie dans cette activité, ils ne reçoivent que des rémunérations dérisoires par rapport aux prix de vente des produits sur les marchés de Téhéran. Les kolbars sont systématiquement pris pour cible par les forces de sécurité iraniennes et turques dans les zones frontalières montagneuses qui divisent le Kurdistan, entre l’Irak, l’Iran et la Turquie. Des dizaines sont tués chaque année par les gardes-frontières turcs ou iraniens, en toute impunité.

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