Deux kolbars arrêtés dans la zone frontalière ont été torturés par les soldats turcs. L'un d’eux a perdu la vie des suites des tortures.
Les Kolbars risquent leur vie en portant de lourdes charges à travers les frontières

Deux kolbars arrêtés dans la zone frontalière ont été torturés par les soldats turcs. L’un d’eux, père de trois enfants, a perdu la vie des suites des tortures.

Les soldats turcs ont arrêté vendredi matin deux kolbars dans les environs du village de Beydoğan (Şexsicih), dans la province de Van, à la frontière turco-iranienne. Selon les informations obtenues de source locale, les kolbars Hesen Keçelano (35 ans) et Behnam Semedi, tous deux originaires du Rojhilat (Kurdistan oriental, Iran) ont été lourdement torturés par les soldats turcs.

Alors que Behnam Semedi a eu d’importantes blessures sur différentes parties du corps à la suite des tortures, Hesen Keçelano a perdu la vie. Semedi et le corps de Keçelano ont ensuite été abandonnés à la frontière.

Des proches des deux kolbars ont confirmé ces informations. L’un d’eux a déclaré : « Après l’arrivée de Semedi au village, nous nous sommes rendus sur place avec les gardes-frontières iraniens qui ont alors déclaré que le corps de Keçelano portait des marques de torture. »

Un habitant du village de Beydoğan, à Van, a également déclaré avoir été témoin du fait que des soldats turcs stationnés à l’avant-poste de Sedat Nezih Özok avaient arrêté deux kolbars à la frontière.

La tragédie des kolbars

Le Kurdistan oriental s’est enfoncé dans la pauvreté au fil des années en raison des politiques délibérées du régime iranien visant à empêcher le développement de la région. Il se distingue comme l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Les autorités iraniennes n’ont pas permis le développement de l’agriculture ni de l’industrie dans la région, ce qui a entraîné une hausse du chômage.

Face aux politiques discriminatoires et oppressives, transporter des marchandises de contrebande n’est pas un choix mais une nécessité pour survivre.

Kolbar vient des mots kurdes « kol » (dos) et « bar » (charge). Les Kolbars gagnent leur vie en transportant des charges le long de la périlleuse ligne frontalière. Leurs fardeaux comprennent des cigarettes, des téléphones portables, des vêtements, des articles ménagers, du thé et rarement de l’alcool. Ils traversent des terrains dangereux pour poursuivre ce commerce entre le sud et l’est du Kurdistan. Les marchandises qu’ils apportent sont vendues à des prix élevés à Téhéran, mais les kolbars qui risquent leur vie pour elles sont payés très modestement.

Les intermédiaires qui réceptionnent les livraisons et trouvent des acheteurs dans les villes sont appelés kasibkars.

Les kolbars et les kasibkars ont entre 13 et 70 ans. Certains n’ont terminé que l’école primaire, tandis que d’autres sont diplômés de l’université. Ils portent des charges, car ils ne peuvent pas trouver d’autre emploi. Au cours des cinq dernières années, quelque 300 kolbars et kasibkars ont été tués de sang-froid. Il n’existe pas de statistiques précises sur ces morts.

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