L’avocat Eren Baskin, directeur de l’antenne de l’IHD à Hakkari, a déclaré qu’un état d’urgence de facto était en place dans toute la région depuis des années.
Depuis 2016, toutes les manifestations publiques sont interdites à Hakkari et dans ses districts. Des centaines de lieux à travers la province kurde sont déclarés « zones de sécurité spéciales ». Il n’est pas possible d’aller dans les hautes terres, ce qui rend difficile l’activité d’élevage qui est la principale source de revenus de la région. Dans les zones frontalières avec l’Irak et l’Iran, la situation est encore plus dramatique. L’interdiction du commerce frontalier s’accompagne de meurtres commis par les garde-frontières turcs.
S’adressant à l’agence de presse Firat News (ANF), l’avocat Eren Baskin, dirigeant de la branche de Hakkari de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), a déclaré qu’un état d’urgence de factoétait en place dans toute la province. Rappelant l’article 3 de la Constitution turque qui dispose que toute personne a le droit d’organiser des réunions et des manifestations à des fins qui ne sont pas considérées comme un crime par la loi, l’avocat Baskin a dénoncé la négation totale de ce droit.
Baskin a expliqué qu’aujourd’hui, à Hakkari et dans ses districts, aucune expression politique, aucun rassemblement autre que ceux promus par le gouvernement n’était autorisé, et que les recours formés contre les interdictions étaient systématiquement rejetés. L’avocat a souligné la difficulté de défendre les droits humains dans un tel contexte.
Indiquant que l’IHD s’efforçait de recenser les violations des droits commises dans toute la région, Baskin a déclaré que ses collègues et lui étaient l’objet de nombreuses poursuites pénales du fait de leurs activités.