Le député norvégien Bjørnar Moxnes du parti politique de gauche Rødt (R) a posé une question écriteau ministre des Affaires étrangères lui demandant s’il condamnerait les attaques de la Turquie contre la Syrie et l’Irak.
La question a été posée à la veille de la réunion de l’OTAN qui se tiendra en Roumanie aujourd’hui et demain.
« Le gouvernement condamnera-t-il les attaques de la Turquie contre le droit international en Syrie et en Irak et soulèvera-t-il la question au Conseil de sécurité de l’ONU, et le ministre des Affaires étrangères lors de la réunion de l’OTAN en Roumanie les 29 et 30 novembre exigera-t-il que la Turquie mette fin à la guerre en Syrie et en Irak ? », a-t’il demandé.
Justification
« Dans la nuit du samedi 19 novembre, la Turquie a attaqué des zones kurdes en Syrie et en Irak. 40 personnes ont été tuées, dont plusieurs civils et un journaliste. La guerre d’agression du régime autoritaire d’Erdogan vise les Kurdes et d’autres groupes démocratiques qui ont chassé l’EI de vastes régions de Syrie. L’invasion, qui n’a pas de mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, est une violation flagrante du droit international. Elle contribue à davantage de nettoyage ethnique et renforce l’Etat islamique. De plus, la Turquie a coordonné l’invasion avec le régime iranien, qui attaque également la population kurde en Iran et en Irak.
La majorité du Storting [l’assemblée législative monocamérale du royaume de Norvège] a déterminé que la participation de la Norvège au Conseil de sécurité de l’ONU implique une obligation renforcée de promouvoir la paix et la sécurité internationales. Cet engagement n’est clairement pas compatible avec le silence lorsque la deuxième plus grande armée de l’OTAN est utilisée pour écraser nos alliés kurdes qui ont aidé à vaincre l’EI. Néanmoins, NTB [Agence de presse norvégienne] a déterminé le 20 novembre que les pays occidentaux n’avaient pas réagi à l’attaque de la Turquie contre des cibles kurdes et syriennes dans le nord de la Syrie.
La Norvège a le devoir de faire ce qu’elle peut pour arrêter la guerre d’agression turque avant que davantage de civils ne soient tués et que d’autres ne soient touchés par le nettoyage ethnique. La Norvège peut le faire en soulevant la question au Conseil de sécurité de l’ONU et lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN en Roumanie les 29 et 30 novembre. Garder le silence lorsque les alliés de l’OTAN de la Norvège violent l’interdiction de la guerre d’agression du Pacte des Nations Unies sape à la fois le droit international et la crédibilité de la Norvège en tant que défenseur du droit international. »