Détenue depuis 29 ans dans la prison de Gebze, en Turquie, la prisonnière politique kurde Gulistan Abdo porte une prothèse à la jambe gauche. Faute d’entretien de l’appareil, la cinquantenaire ne peut plus marcher aujourd’hui.
Originaire d’Afrin, au Rojava, Gulistan Abdo a été faite prisonnière en 1994, dans la région de Mardin, au Nord-Kurdistan, alors qu’elle était blessée. Pendant des années, sa blessure à la jambe n’a pas été soignée, ce qui a provoqué une gangrène. Contrainte de se faire amputer la jambe gauche, la prisonnière kurde vit depuis avec une prothèse. Abdo a fait des séjours dans plusieurs prisons – Diyarbakir, Siirt, Sivas – avant d’être transférée, il y a 12 ans, à la prison pour femmes de Gebze, à l’extrême ouest de la Turquie.
Jusqu’à présent, sa prothèse n’a été remplacée qu’à deux reprises, en 2010 et 2021. De plus, les piles qui permettent son fonctionnement ne sont pas régulièrement fournies. Du fait du défaut d’entretien de l’appareil, la prisonnière politique ne peut plus marcher. À plusieurs reprises, elle est tombée et s’est blessée en essayant de se déplacer. Une de ces chutes a occasionné une fracture à la tête. Cependant, celle-ci n’a pas été soignée.
Gulistan Abdo figure sur la liste des « prisonniers gravement malades » établie par l’Association des droits de l’homme (IHD). L’organisation de défense des droits humains a demandé sa libération immédiate.