Lors de sa visite à Antakya, en Turquie, le directeur de l'IPI a déploré les violations grandissantes de la liberté de la presse
Frane Maroevic, directeur exécutif de l'Institut international de la presse (IPI), s'est rendu cette semaine à Antakya, l'une des villes dévastées par le tremblement de terre du 6 février

Lors de sa visite à Antakya, ville de Turquie dévastée par les séismes meurtriers du 6 février, Frane Maroevic, directeur exécutif de l’IPI, a déploré les violations grandissantes de la liberté de la presse, aggravées par l’état d’urgence imposé dans les régions majoritairement kurdes touchées par la catastrophe, alors que se profilent les élections générales.

Frane Maroevic, directeur exécutif de l’Institut international de la presse (IPI), s’est rendu cette semaine à Antakya, une des villes de Turquie les plus lourdement touchées par le tremblement de terre meurtrier du 6 février. Dénonçant un musellement des médias depuis que l’état d’urgence a été décrété par le président turc Recep Tayyip Erdogan dans les zones majoritairement kurdes du sud-est de la Turquie dévastées par les séismes, Frane Maroevic a souligné que les journalistes étaient confrontés à de nombreux obstacles en Turquie avant même le tremblement de terre.

« En Turquie, la liberté d’expression s’est détériorée au fil des ans et l’état d’urgence n’a fait que compliquer davantage le travail des journalistes », a déclaré M. Maroevic. « Les journalistes veulent faire des reportages parce qu’ils pensent qu’il est important de raconter l’histoire des personnes qui ont survécu et qui luttent encore pour vivre dans cette ville. Mais il est clair que la pression sur les journalistes va augmenter à l’approche des élections », a ajouté le défenseur de la liberté de la presse, en référence aux scrutins présidentiel et législatif prévus le 14 mai prochain.

Le régime d’état d’urgence proclamé pour trois mois nécessite que les journalistes demandent une accréditation pour travailler dans les zones sinistrées. Plusieurs journalistes ont été placés en garde à vue pour avoir publié des articles critiquant la gestion de la catastrophe par le gouvernement. « Il est clair que les autorités empêchent les journalistes de faire des reportages indépendants sur le terrain », a déclaré M. Maroevic.

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