Öztürk Türkdogan, coprésident de l’Association des Droits de l’Homme de Turquie, a été arrêté aux premières heures du matin à Ankara. Plusieurs cadres du HDP ont également été placés en garde à vue.
Le coprésident de l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD), Öztürk Türkdogan, a été placé en garde à vue ce vendredi, dans la capitale turque. Dans l’opération politique menée à l’aube, plusieurs cadres du Parti démocratique des Peuples (HDP) ont par ailleurs été arrêtées. Il en est ainsi de Zeyno Bayramoğlu, porte-parole du Conseil des femmes du parti à Ankara, Ali Özkan, membre du conseil du parti et Şükriye Ercan, coprésidente de l’antenne locale du HDP dans la province d’Eskişehir.
Dans la foulée de l’arrestation de son coprésident, l’IHD a dénoncé dans un tweet une « violation flagrante des droits humains » et appelé à sa libération immédiate.
Les arrestations visant le HDP font désormais partie du quotidien sous le régime d’Erdogan dominé par une coalition islamo-nationaliste. L’attaque contre l’IHD représente cependant une nouvelle étape dans la criminalisation des défenseurs des droits humains. Le ministre turc de l’Intérieur Suleyman Soylu avait, quelques temps auparavant, menacé ouvertement l’IHD dans un discours.
L’IHD visée pour avoir critiqué l’invasion de Garê
Le 15 février 2021, l’IHD avait tenu une conférence de presse sur la mort de 13 soldats, policiers et agents des services secrets (MIT) prisonniers du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), qui venaient d’être tués dans une opération avortée menée par l’armée turque dans la région de Garê, au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). L’organisation de défense des droits humains avait alors vivement critiqué l’opération et exigé la création d’une commission d’enquête pour déterminer la cause de la mort des prisonniers.
Le lendemain, dans un discours devant l’assemblée nationale, le ministre de l’intérieur avait tancé en des termes agressifs l’IHD et ses principaux représentants.