Lors de la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire de son parti, Tuncer Bakırhan, coprésident du DEM Parti, a appelé à un engagement fort en faveur du processus de paix, soulignant la nécessité de « deux pas majeurs » : un cadre juridique solide et une volonté politique affirmée.
Il a également évoqué l’état de santé de Sırrı Süreyya Önder, membre de la délégation d’Imralı, actuellement en soins intensifs.
Un soutien populaire et institutionnel massif à Sırrı Süreyya Önder
Tuncer Bakırhan a ouvert son discours en saluant le 22 avril, Journée des journalistes kurdes, et en rendant hommage à la presse libre kurde. Il s’est ensuite attardé sur l’état de santé de Sırrı Süreyya Önder, victime d’un grave infarctus la semaine passée. Il a salué la solidarité massive et inédite de toutes les composantes de la société : responsables politiques, citoyens, organisations civiles, artistes et intellectuels, tous rassemblés autour de la figure d’un « homme de paix ».
« Ce soutien autour de Sırrı Süreyya Önder démontre que le lien entre la société et la paix est toujours fort », a déclaré Bakırhan, ajoutant que des figures telles que le président Erdoğan, le président du Parlement Numan Kurtulmuş ou encore Mesut Barzani avaient exprimé leur solidarité.
« Le processus de paix est une obligation historique »
Se référant au contexte géopolitique actuel et aux bouleversements régionaux, Bakırhan a déclaré que « la paix intérieure est une condition sine qua non pour que la Turquie tienne debout dans cette tempête mondiale ». Il a qualifié le processus lancé par Abdullah Öcalan de « chance historique » et d’« opportunité » qu’il ne fallait pas manquer.
« Comme le disait Shakespeare : celui qui sait saisir la vague au bon moment peut atteindre la réussite. Aujourd’hui, cette vague, c’est la paix. »
Öcalan « engagé, confiant et en attente d’avancées »
Revenant sur la dernière rencontre de la délégation du DEM Parti avec Abdullah Öcalan sur l’île d’Imralı, Bakırhan a affirmé que ce dernier était confiant et poursuivait ses efforts avec détermination :
« Selon nos camarades, M. Öcalan s’attend à ce que des avancées concrètes aient lieu dans les semaines à venir. Il est porteur d’espoir et continue à travailler intensément. »
Une rencontre avec le ministre de la Justice imminente
Tuncer Bakırhan a précisé que les présidents du groupe parlementaire du DEM Parti, Gülistan Kılıç Koçyiğit et Sezai Temelli, rencontreront prochainement le ministre de la Justice. L’objectif : discuter des fondations légales nécessaires à la poursuite du processus de paix, notamment les réformes du droit pénal, de la loi d’exécution des peines et la situation des détenus politiques.
« Un cadre juridique solide et une volonté politique forte sont indispensables. »
« Le temps est venu de tourner la page »
Bakırhan a plaidé pour un changement de paradigme en Turquie, dénonçant une approche répressive héritée des coups d’État militaires. Il a salué l’appel d’Abdullah Öcalan comme une invitation à construire ensemble un nouveau siècle fondé sur la reconnaissance mutuelle et le vivre-ensemble démocratique.
« La levée de l’isolement d’Abdullah Öcalan est essentielle. Empêcher son accès à la communication, c’est couper l’oxygène de la paix. »
Un appel à tous les acteurs démocratiques
Concluant son discours, Bakırhan a lancé un appel à l’ensemble des forces politiques, syndicales et sociales pour se rassembler autour d’un projet de société démocratique :
« Oui, nous sommes prêts pour la paix. Et nous invitons toutes celles et ceux qui croient en l’égalité, en la justice et en la démocratie à prendre part à ce processus historique. »
Cet appel de Tuncer Bakırhan résonne comme une tentative forte de replacer le processus de paix au cœur de l’agenda politique turc, en s’appuyant sur l’élan de solidarité populaire et institutionnelle suscité par la figure de Sırrı Süreyya Önder, et en affirmant qu’une solution politique est non seulement possible, mais indispensable.