Trois personnes ont été emprisonnées ce vendredi à Van pour avoir participé à une manifestation au lendemain du meurtre d’une famille kurde à Konya.
Rojhat Duman, Dilovan Duru et Nurullah Pekbay sont accusés d’avoir violé la loi turque sur les rassemblements et d’avoir résisté à l’autorité publique. Les trois personnes avaient été arrêtées à Van après avoir participé à une manifestation pour dénoncer le meurtre de la famille kurde Dedeoğulları à Konya. Ils étaient en garde à vue depuis le week-end dernier. Ce n’est qu’aujourd’hui, vendredi, qu’ils ont comparu devant le tribunal pénal de Van.
Les arrestations avaient eu lieu principalement samedi lors de la manifestation dans le centre de Van qui a avait été violemment réprimée par la police avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. D’autres arrestations avaient été effectuées le lendemain lors d’un raid policier. Parmi les personnes arrêtées, figuraient Hazal Karabey, responsable locale du Parti démocratique des Peuples (HDP) et Sinan Ok, assistant de recherche de la députée HDP Muazzez Orhan. Ces derniers, ainsi que cinq autres personnes ont été libérés sous contrôle judiciaire.
Sept membres de la famille Dedeoğulları – Yaşar, Barış, Serpil, Serap, İpek, Metin et Sibel -, originaire de Kars, ont été tués le 30 juillet dans leur maison, à Konya, par des nationalistes turcs. Après avoir commis les meurtres, les criminels ont mis le feu à la maison. Ce massacre a suscité colère et horreur au sein de la population kurde. Au lendemain du crime raciste, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes de Turquie, ainsi que dans le nord-Kurdistan et à l’étranger, pour dénoncer la politique gouvernementale qui alimente et exacerbe le racisme à l’encontre des Kurdes.
A Van, outre le HDP, trois autres partis de l’opposition, dont le Parti Républicain du Peuple (CHP), et 23 organisations de la société civile avaient appelé à manifester samedi dernier dans la ville.