Les forces du Gouvernement syrien de transition ont fermé les deux principales routes menant aux quartiers de Sheikh Maqsoud et Ashrafiyah, dans la province d’Alep, accentuant les tensions dans une zone déjà fragilisée par les violations répétées d’un accord signé en avril dernier.
Sept axes routiers relient ces deux quartiers au reste de la ville : le carrefour de Leyramûn, celui de Cendul, la route du parc, le carrefour de Şîhan, Telet Eşrefiyê, Ewarid et Cizîre. Ces voies jouent un rôle stratégique dans la circulation des biens et des personnes, notamment entre la zone industrielle de Şiqêf et le quartier ouvrier d’Ashrafiyah.
Le 1er avril 2025, un accord avait été conclu entre le Conseil général des quartiers Sheikh Maqsoud et Ashrafiyah et les représentants du Gouvernement de transition. Il prévoyait l’installation de postes de contrôle conjoints entre les forces gouvernementales et les Forces de sécurité intérieure sur les principales routes. Ces postes avaient été mis en place peu après la signature.
Mais depuis, les engagements pris ont été largement bafoués. Selon des sources locales, les forces du Gouvernement de transition auraient violé l’accord à 77 reprises. Parmi les infractions recensées : des survols de drones dans les deux quartiers, des civils enlevés et la transformation de lieux publics — dont l’hôpital Asturien — en postes militaires.
Le 1er octobre, des barricades de terre ont commencé à être érigées par les forces gouvernementales. Le 30 septembre, la route du carrefour de Leyramûn à l’ouest des deux quartiers a été fermée. Hier, c’est celle du carrefour de Cendul, au nord-est, qui a été bloquée. Les activités aux postes de contrôle conjoints situés sur ces deux axes ont été suspendues.
Ces fermetures ont contraint de nombreux véhicules, notamment ceux des ouvriers nombreux à transiter quotidiennement par ces voies, à emprunter des itinéraires alternatifs. Les deux routes concernées sont essentielles pour relier le quartier ouvrier d’Ashrafiyah et la zone industrielle de Şiqêf à Sheikh Maqsoud et aux autres secteurs de la ville.
Cinq routes principales restent encore ouvertes, et les postes de contrôle conjoints y sont toujours actifs. Toutefois, les récentes manœuvres des forces du Gouvernement de transition suscitent l’inquiétude : combien de temps ces routes resteront-elles accessibles ?
Dans un communiqué publié hier, le Conseil général des quartiers Sheikh Maqsoud et Ashrafiyah a également dénoncé l’interdiction du passage du carburant dans les deux zones, aggravant une situation humanitaire déjà critique.
