Les fournitures médicales ne suffisent pas et des gens perdent la vie, s’alarment les médecins travaillant dans les camps de réfugiés de Shahba.
Dans le canton de Shahba (au nord d’Alep), le comité médical du Croissant Rouge Kurde (Heyva Sor a Kurd) tente, avec des moyens très limités, de dispenser des soins médicaux aux déplacés ayant fui Afrin suite à son occupation par la Turquie.
Afin de garantir ces soins, de nombreux centres de santé, ainsi qu’un hôpital portant le nom d’Avrîn (nom du principal hôpital d’Afrin bombardé par l’armée turque) ont été ouverts à Shahba.
Toutefois, en raison de la pénurie résultant du blocus sur la région de Shahba, le Comité médical indique ne pas disposer de suffisamment de matériel et de médicaments pour faire face aux besoins des réfugiés.
Cette situation de blocus empêche par ailleurs le transfert des patients dans des hôpitaux situés dans les régions limitrophes, notamment ceux d’Alep, ce qui a entraîné une augmentation des maladies et des décès.
« La plupart des déplacés d’Afrin ne disposent pas des médicaments dont ils ont besoin », a déclaré Mihemed Şêxo, l’un des administrateurs de l’hôpital Avrîn. « Beaucoup de nos patients doivent être transférés dans des hôpitaux en dehors de Shahba. Nous avons 30 patients cancéreux pour lesquels des soins urgents sont nécessaires, 27 souffrant de tuberculose et 7 de thalassémie (anémie méditerranéenne). Au total, 450 de nos patients attendent de pouvoir sortir du canton », a-t-il précisé.
Le Docteur Şêxo a appelé les organisations humanitaires à visiter les camps de déplacés de Shahba afin de constater par elles-mêmes les conditions sévères dans laquelle ils vivent.
Le médecin a par ailleurs indiqué que 5 déplacés, dont un enfant de 15 ans et un bébé d’un an, avaient récemment perdu la vie dans le canton de Shahba du fait de la pénurie de soins.