Salih Muslim, co-président du Parti de l'Union démocratique (PYD), dénonce un gouvernement turc gangrené par le fascisme de l'AKP-MHP et par l'omniprésence mafieuse, ce qui aurait permis au Hezbollah d'acquérir des positions parlementaires. Pourtant, Muslim souligne que l'État turc est en train de s'effriter de l'intérieur et semble s'engager sur une trajectoire inquiétante.
Salih Muslim, co-président du Parti de l'Union démocratique (PYD).

Salih Muslim, co-président du Parti de l’Union démocratique (PYD), dénonce un gouvernement turc gangrené par le fascisme de l’AKP-MHP et par l’omniprésence mafieuse, ce qui aurait permis au Hezbollah d’acquérir des positions parlementaires. Pourtant, Muslim souligne que l’État turc est en train de s’effriter de l’intérieur et semble s’engager sur une trajectoire inquiétante.

Dans un entretien avec l’agence de presse Hawarnews, Muslim a discuté des résultats des récentes élections en Turquie et au Kurdistan du Nord, mettant en lumière les alliances entre l’AKP, le MHP et le Hezbollah. Qualifiant le scrutin présidentiel du 28 mai d' »élection inéquitable », Muslim pointe du doigt les agressions perpétrées par l’État contre le peuple kurde : « Le gouvernement avait pour objectif d’anéantir les Kurdes lors de ces élections, ce qui aurait marqué l’apogée des attaques des huit dernières années en Kurdistan. Or, il n’a pas réussi. »

Il note avec fierté la réussite des Kurdes malgré la pression et les tentatives de fraude : « Le Parti de gauche verte a remporté 61 sièges au parlement, dont 31 occupés par des femmes – un succès indéniable. Ils se sont défendus avec vigueur et sont devenus le troisième parti le plus important du parlement. Ces réussites permettront à toutes les femmes et aux forces de la liberté en Turquie de retrouver leur véritable nature. Les Kurdes ont montré qu’ils étaient capables de se défendre et de mener le combat pour la démocratie. »

Pour Muslim, les citoyens turcs doivent se défaire du chauvinisme afin de construire une vie commune et démocratique : « Nous avons cru que l’État turc pourrait se tourner vers la démocratie et reconnaître les droits des Kurdes. Cependant, ces élections ont montré que le chauvinisme est devenu un aspect inhérent à leur identité. Le peuple turc aurait dû résister davantage face aux problèmes politiques, sociaux et économiques. »

L’homme politique kurde tire la sonnette d’alarme concernant l’alliance de l’AKP et du MHP avec le Hezbollah, un danger majeur pour le peuple kurde. Il déclare que l’État turc est désormais entièrement aux mains de la mafia, du Hezbollah et de réseaux criminels : « Les forces de la démocratie sont d’un côté, de l’autre, des gangs ténébreux. Ils ont utilisé l’État islamique contre nous au Rojava. Dans le Kurdistan du Nord, ils affligent le peuple kurde avec le Hezbollah. Pour préserver son pouvoir, Erdogan a réuni autour de lui le Parti de la cause libre (Hüda-Par- l’aile politique du Hezbollah kurde), la mafia et les barons de la drogue. L’État turc s’engage sur une voie obscure et personne ne sait où cela mènera. »

Comparant la situation actuelle de la Turquie à celle de l’Afghanistan, Muslim avertit : « Nous devons agir en étant conscients que nous avons un nouvel Afghanistan pour voisin. La politique hostile de l’AKP-MHP envers le nord et l’est de la Syrie est maintenant bien établie et devrait perdurer. Si possible, ils attaqueront à nouveau. Ce gouvernement représente un danger pour l’ensemble du Moyen-Orient. Ils vont consolider les groupes mercenaires sous leur contrôle et mener leurs politiques à travers eux. Mais l’État turc est en train de s’effondrer de l’intérieur. Il est en faillite économique, politique et sociale. Aucune puissance internationale ne soutiendra leurs offensives. Personne ne soutient la politique d’Erdogan. Nous devons néanmoins rester vigilants et ne pas compter sur l’aide extérieure. Notre peuple a joué un rôle historique au Moyen-Orient et continuera de le faire. »

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