Au cours des derniers mois, les cas d’empoisonnement ont augmenté dans la région kurde de Kobanê, au nord de la Syrie, en raison de la pollution de l’eau due à la réduction du débit de l’Euphrate par la Turquie. Les habitants de la région sont confrontés à une catastrophe humanitaire, alors que les températures ne cessent d’augmenter.
La pollution de l’eau due à la réduction du débit de l’Euphrate par la Turquie fait peser de grands dangers sur la santé publique dans le nord de la Syrie. Combinée à la hausse des températures, la saleté de l’eau provoque des cas d’empoisonnement.
L’EAU DU PUITS EST SALÉE, CELLE DU ROBINET EST SALE
Mihemed Faris est un des habitants de Kobanê empoisonné à cause de l’eau polluée. Il est actuellement soigné au centre de santé d’Al Qinayê. « Nos vies sont en grand danger. Nous avons beaucoup souffert à cause de l’eau sale. Nous avons de nombreux problèmes, tels que des nausées et des vomissements. Comme l’eau du puits est salée, nous ne pouvons pas non plus la consommer. Nous espérons que l’eau de l’Euphrate coulera à nouveau pour éviter la catastrophe humanitaire qui approche », a-t-il dit.
« Il y a des cas d’empoisonnement chaque année en cette saison dans la région. Cependant, ces cas connaissent une augmentation cette année en raison de la salinité des eaux de puits », a déclaré le Dr Umer Feyad, directeur du centre de santé d’Al Qinayê.
« La première chose à faire est de nettoyer l’eau de l’Euphrate avec du chlore. Si cela n’est pas fait, les cas d’empoisonnement vont augmenter dans les jours à venir », a-t-il ajouté
LES CAUSES D’EMPOISONNEMENT
« Les causes d’empoisonnement sont nombreuses, a expliqué le médecin. Si l’une d’entre elles est la pollution causée par la diminution de l’eau de l’Euphrate, une autre réside dans les coupures d’électricité dues à cette même diminution. En raison des coupures de courant, les aliments ne peuvent être conservés dans les réfrigérateurs et pourrissent, ce qui entraîne des empoisonnements. Une troisième raison est que la région est dépendante de l’agriculture. Or, le manque d’eau a entraîné un déclin de l’agriculture cette année. »
Umer Feyad a appelé les habitants de la région à ne pas boire l’eau de l’Euphrate sans traitement, et à consommer rapidement les aliments afin d’éviter leur détérioration.
Selon les données publiées par le centre de santé d’Al Qinayê, 400 intoxications et 325 cas de diarrhée ont été enregistrés au cours du moins de juin.