Six journalistes kurdes ont été arrêtés ce matin à Istanbul, Mersin et Van, et deux sociétés de production ont été perquisitionnées.
Des raids menés vendredi par la police turque dans les villes d’Istanbul, Mersin et Van ont conduit à l’arrestation de six journalistes kurdes, dont des correspondants du journal « Yeni Yaşam ». L’association de journalistes Dicle-Firat (DFG) a fait savoir que ces arrestations faisaient suite à une enquête ouverte par le parquet général d’Istanbul pour « terrorisme ». Les noms des journalistes arrêtés sont Reyhan Hacıoğlu, Necla Demir, Rahime Karvar, Ahmet Güneş, Vedat Örüç et Velat Ekin.
Dans le cadre de la même enquête, les sociétés de production Martı et Güncel ont été perquisitionnées dans le district de Beyoğlu à Istanbul. Selon DFG, les portes des locaux ont été forcées par la police, qui a saisi tous les ordinateurs et disques durs trouvés dans les bureaux.
Reyhan Hacıoğlu, correspondante du journal Yeni Yaşam arrêtée à Van, a été menacée par la police, d’après la direction du journal. Les policiers ont également menacé d’arrestation les colocataires de la journaliste.
Réagissant au comportement brutal de la police, Reyhan Hacıoğlu a déclaré : « Nous continuerons à écrire la vérité où que nous soyons, à l’intérieur ou à l’extérieur. Vous ne pouvez pas nous intimider par les arrestations, les menaces et la torture. La presse libre ne peut être réduite au silence. »
L’avocat de la journaliste, qui s’est rendu à la Direction de la sécurité de Van pour l’assister, a été informé que le dossier d’enquête faisait l’objet d’une ordonnance de confidentialité et que les visites d’avocats étaient interdites pendant 24 heures.
DFG voit dans ces arrestations une nouvelle tentative de museler la presse kurde libre et soupçonne un lien avec les reportages sur les bombardements meurtriers menés par la Turquie dans le nord de la Syrie. « Nous demandons la libération immédiate de nos collègues et la fin de la criminalisation des voix critiques », a déclaré l’association basée à Diyarbakir.