Dans un discours parlementaire, le député d’Urfa Ömer Öcalan a donné des détails sur sa rencontre du 23 octobre avec le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan. Mettant l’accent sur le dialogue et la coexistence, Abdullah Öcalan a proposé des solutions pour résoudre la question kurde en Turquie.
Ömer Öcalan, député d’Urfa (Riha) du Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples (DEM) et neveu d’Abdullah Öcalan, a rendu publics les détails de sa rencontre avec le leader kurde emprisonné le 23 octobre. Cette rencontre, la première après plus de 43 mois d’isolement total d’Öcalan dans la prison insulaire d’Imrali, met en lumière les propositions de paix du leader kurde et son analyse des dynamiques régionales et historiques.
S’exprimant jeudi devant le parlement turc, Ömer Öcalan a décrit son oncle comme « fort, déterminé et profondément au fait des questions d’actualité ». Il a cité les propos d’Abdullah Öcalan : « Cette question aurait pu être résolue en 2000. J’ai proposé des solutions en 1999 et je les ai répétées en 2000, mais mes efforts ont été mal interprétés. En 2024, le problème n’est toujours pas résolu. »
Abdullah Öcalan a présenté un cadre de dialogue et l’a défendu comme la seule méthode viable pour résoudre la question kurde. Il a exprimé sa volonté de « prendre l’initiative » de la paix, mais a souligné la nécessité pour le gouvernement turc de créer un environnement propice à une solution. « Je ne parle pas de conditions pour moi, mais pour qu’une solution émerge », a dit Ömer Öcalan en citant son oncle.
Le leader kurde emprisonné a également présenté une analyse historique et géopolitique, relatant les alliances kurdo-turques à travers des figures telles que le Sultan Selim et Mustafa Kemal. Il a souligné l’importance de l’unité et proposé des solutions pratiques pour la paix, ce que le député d’Urfa qualifie de « propositions les plus raisonnables » dans le paysage politique actuel.
Au cours de l’entretien, Abdullah Öcalan a discuté des conflits en cours au Moyen-Orient, y compris les développements en Syrie, en Irak et en Iran. Il s’est dit préoccupé par les actions de la Turquie dans le nord de la Syrie et par leur impact sur le mouvement kurde. « Sa vision reste axée sur la paix et la coexistence, basée sur une profonde compréhension des réalités historiques et géopolitiques », a noté Ömer Öcalan.
Ömer Öcalan a conclu son discours en soulignant le contexte critique auquel est confrontée la question kurde et le rôle de la Turquie dans sa résolution. « M. Öcalan a analysé en profondeur les relations millénaires entre les Kurdes et les Turcs et a proposé une solution. Nous sommes pour la résolution et la paix, et nous irons de l’avant avec tous ceux qui veulent y contribuer », a-t-il déclaré.
La rencontre d’octobre a marqué une brèche dans la détention au secret d’Abdullah Öcalan, qui dure depuis 45 mois. Cependant, l’isolement total de ce dernier se poursuit, les visites de ses avocats et des membres de sa famille lui étant systématiquement refusées sous prétexte de sanctions disciplinaires. Les avocats du cabinet juridique Asrin ont soumis une requête au Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), demandant à l’instance européenne d’effectuer une visite ad hoc dans la prison d’Imrali.