Riza Altun, Membre du comité exécutif du KCK.

Interview Riza Altun partie 2 :

Il faut comprendre la bonne approche qui est : le Capitalisme est en train de vivre une profonde crise structurelle. C’est une crise mondiale que l’ont ressent surtout au Moyen Orient. La guerre au Moyen Orient est une guerre politique et militaire. Par conséquent, une approche seulement politique ou militaire n’est pas satisfaisante. Il faut donc adopter une position militaire en parallèle d’une organisation ce qui signifie que vous combattrez constamment le statu quo en vue de changer et de développer une nouvelle structure. C’est un processus pratique. Si ce n’est pas évalué correctement et que les dialectiques du progrès ne sont pas implantées d’une bonne façon, l’approche dogmatique peut alors entrainer une grande élimination. Dans ce cas, une situation ou la liberté ne peut être exprimée peut émerger.

C’est à cause de cela que nous devons bien connaitre et analyser le champ de bataille. Nous devons être précis quand nous décidons de la date à laquelle nous agir et de ce que nous allons entreprendre. Lorsque nous libérons des zones nous devons savoir comment nous allons les défendre et comment ils serviront à la naissance et la mise en place du socialisme. Si nous n’agissons pas avec cette perspective nous ne serons jamais capables de comprendre le chemin de la liberté ou les positions des statuts quo régionaux et de l’impérialisme internationale. Si nous mixons tout ceci et demeurons loin de nos approches théoriques pensant que nous sommes de bons défendeurs de la liberté alors nous nuirons à la lutte et à la résistance de notre peuple.

Ce sont des relations stratégiques, c’est totalement compréhensible. Actuellement la Fédération du nord de la Syrie et le Rojava entretiennent des relations avec les Etats Unis et la Russie. Ce sont de grands pouvoirs impériaux. Comment peut on protéger l’identité sociale alors qu’on a des liens politiques, militaires et économiques avec ces puissances ?

Tout d’abord je dois vous dire cela : nous menons notre lutte en prenant en considération les expériences historiques des autres luttes pour la liberté. Vous devez toujours les prendre en considération. Puis, nous savons que personne ne pourra nous comprendre d’un point de vue socialiste. Des pratiques du socialisme nous savons que nous ne pourrons porter notre lutte en polarisant le monde aux fronts et en nous définissant en tant que l’un d’entre eux. Il n’est pas possible de combattre pour la liberté en s’isolant et se marginalisant dans ce système capitaliste. Nous devons voir le problème dans son ensemble et agir en conséquence.

Nous vivons dans un système mondial capitaliste. Nous souhaitons créer une zone libre pour lutter contre le capitalisme, l’impérialisme et le colonialisme. Actuellement, nous n’avons aucune possibilité d’être présent dans un espace de liberté qui existe déjà. C’est pourquoi nous voulons en créer un dans ce monde emprisonné et asservi.

Ces zones de liberté que nous voulons créer sont en ce moment sous le contrôle d’autres puissances mais ces groupes sociaux et politiques subissent de nombreuses divergences entre eux. Nous ne pouvons avancer au nom de l’idéalisme socialiste qu’en profitant de ces conflits et de ces divergences. Que les puissances socialistes créer une polarisation et y prendre position ne sert strictement à rien.

Si nous abordons les problèmes avec la compréhension de la polarisation du socialisme réel, nous devrons faire face à toutes les puissances impérialistes et colonialistes. Mais en réalité, les puissances impérialistes et colonialistes ne sont pas homogènes. Il existe diverses contradictions et divergences entre elles. Un échec suite à ces conflits et le rassemblement des forces au nom de l’idée socialiste serait une grande perte pour l’idéologie socialiste.

Si nous étudions la question en différenciant seulement les socialistes et les capitalistes-impérialistes, nous ne nous retrouverons qu’avec quelques groupes que nous pourrons appeler amis que sur le terrain. Et avec une compilation de ces «amis», il sera très difficile d’avancer dans cette grande lutte. Quand il y a une opportunité, tout ce que nous prenons du système capitaliste-impérialiste rendra le mouvement socialiste plus fort tout en le rendant plus faible. Dès qu’une opportunité se présente, tout ce que nous pourrons prendre du système capitaliste-impérialiste rendra le mouvement socialiste plus fort.

Lorsque c’est le cas, nous devons aller de l’avant avec les nécessités de nos approches idéologiques et politiques en organisant et en ouvrant des espaces de liberté. Il y a des puissances hégémoniques, qui sont en relation avec le système capitaliste qui contrôlent ces zones qui nous font face. Et c’est dans ces lieux que nous devons nous faire un chemin.

Quand on regarde la réalité du Moyen-Orient, il n’y a pas de zone de liberté ou de groupe libre. Toutes les zones ont été perdues tout au long de l’histoire. La société s’est mêlé au système mondial capitaliste existant. Les pays et les régions sont envahis par les puissances hégémoniques colonialistes et impérialistes. Le chemin de la liberté pour la société est clos sous prétexte de « souveraineté d’état ».

Les Kurdes développent une lutte pour la liberté dans ces circonstances. Nous essayons de créer une zone pour la liberté au sein de la réalité sociale qui est niée par l’impérialisme et les quatre pays colonialistes (Iran, Irak, Turquie et Syrie). Nous devons aller de l’avant avec des étapes et des approches très soigneusement calculées. Prendre tous les pouvoirs contre nous en disant « c’est impérialiste », « c’est colonialiste et capitaliste» signifie accepter la défaite. Cela signifie aussi risquer l’élimination de la lutte pour la liberté.

Alors, que faut-il faire? Nous devons savoir comment nous créer à partir de rien en analysant la réalité militaire, politique et sociale de ces régions. Et lorsque vous agissez de la sorte, affronter des pouvoirs variés, développer des relations tactiques et entrer dans des relations militaires et politiques sera inévitable. L’important est de s’en tenir à l’approche idéologique, politique et libérale. Vous devez être sûr que tout cela servira vos objectifs. Ceux qui mènent la lutte pour la liberté doivent prendre en compte cette réalité et s’exprimer dans ce contexte.

« LE SYSTÈME CAPITALISTE-IMPÉRIALISTE S’EST UNI CONTRE NOTRE LUTTE »

Il y a actuellement une lutte pour la liberté que nous avons développée. Si vous étudiez l’histoire de notre lutte, vous verrez qu’il y a eu d’énormes difficultés mais aussi des facilités. Pendant plus de 40 ans, le système capitaliste et impérialiste du monde s’est uni contre notre lutte pour la liberté. Ils ont soutenu les puissances colonialistes et ont fait de grands investissements pour empêcher la montée d’un mouvement de liberté. Malgré tout, une grande lutte s’est développée uniquement avec le soutien du peuple. C’est le peuple qui s’est approprié cette lutte. Cette approche concernant la liberté qui a été adoptée par la société kurde a eu une énorme influence sur le Moyen-Orient et la lutte (kurde) a trouvé sa place dans la conjoncture. Bien que le monde s’y oppose, l’existence d’un mouvement fondé sur la guérilla, la politique démocratique et l’organisation des peuples a conduit à d’ incroyables résultats.

De plus, ce mouvement avait aussi la capacité d’avancer sans le soutien actif d’organisations qui se disent « défenseurs de la liberté» ou «contre le système». La plupart des parties étaient préoccupées par ce mouvement et ne le soutenaient pas du tout.

Aujourd’hui, il y a un chaos au Moyen-Orient. Le chaos est également, en partie, le résultat de la lutte de 40 ans de ce mouvement. Ce chaos a bouleversé le Moyen-Orient. Un nouveau territoire du Moyen-Orient a émergé là où les politiques des puissances internationales et impérialistes ont échoué. Tout le monde pensait que le capitalisme, l’impérialisme ou Israël étaient très puissants. Le chaos au Moyen-Orient les a tous engloutis et sont désormais invisibles tout comme les puissances régionales et les statuts quo.

Alors, comment est-ce arrivé ? Vous pouvez expliquer tout cela avec la crise du système ou peut-être avec des conflits historiques. Mais ce n’est pas tout. La crise de ce système ou les conflits historiques devraient être déclenchés par une lutte et une intervention avant qu’elles ne se transforment en chaos. La lutte pour la liberté menée par le PKK depuis 40 a contribué à la montée du chaos au Moyen-Orient et à l’effondrement du système.

« CE N’EST PAS SEULEMENT UNE GUERRE POUR LE PÉTROLE »

Maintenant, tout le monde a du mal à se recréer et à se repositionner au Moyen-Orient. C’est très important. Nous devons voir cela. Le centre du modernisme capitaliste est actuellement au Moyen-Orient. Soit le capitalisme se reformera au Moyen-Orient et prolongera sa vie pendant encore cent ans, soit le chaos du Moyen-Orient fera un trou dans le système de la modernité capitaliste en tant que région où la liberté a émergé. C’est pourquoi toutes les puissances du monde sont au Moyen-Orient et se battent. Ce serait minimale d’interpréter cela seulement comme « la guerre pour le pétrole ».

C’est le lieu où la dépression actuelle du système capitaliste s’est transformée en une troisième guerre mondiale. Tout le monde y est présent. La lutte ici est idéologique, politique et systématique. L’impérialisme mondial veut développer une hégémonie mondiale et un système postmoderne à travers cette lutte. Les États régionaux essaient de protéger leurs gains et avantages qui leur ont été fournis par le système du 20ème siècle. Les peuples opprimés et les milieux sociaux essaient de créer leur liberté et leur égalité à partir de ce chaos. C’est ce qui se passe actuellement à Rojava.

Mais sur quoi s’appuient-ils lorsqu’ils développent ces relations ? Est-il possible de construire une société socialiste dans le nord de la Syrie ou au Moyen-Orient malgré l’impérialisme américain, russe et européen ?

Quand on regarde les progrès précédents de la crise au Moyen-Orient, il n’y a de ligne libertaire nulle part. Il n’y en a pas en Tunisie, en Libye, en Egypte et dans les pays du Golfe. Parce que le chaos progressait principalement comme le rétablissement de la modernité capitaliste et le conflit des puissances impérialistes et colonialistes. Il n’y avait pas d’ordre politique ou d’organisation qui puisse exprimer la liberté. La recherche de la liberté des gens et leurs efforts ont été détruits par ces pouvoirs parce qu’ils n’étaient pas organisés. Mais quand la crise a eu lieu au Rojava, une nouvelle situation est apparue basée sur le chemin de la liberté. La nouvelle situation est exactement ce qui ressort de la lutte du PYD et de YPG. Pour la première fois, une  politique démocratique, libertaire et socialiste s’est opposée contre la modernité capitaliste au Moyen-Orient. Pour cette raison, ils se sont unis et ont essayé d’écraser cette lutte qui a été adoptée par le Moyen-Orient et le monde. Cependant, ils ont fini par développer des relations avec ceux qu’ils ne pouvaient pas éliminer.

Que doit-on faire dans cette position ? Il est certain que ceux qui livrent une lutte pour la liberté devraient croire en eux-mêmes. S’ils croient en leur idéologie, au socialisme, à la liberté et à l’égalité sociale, ils ne devraient pas hésiter à développer des relations avec qui que ce soit.

Cette question est la même que celle du Moyen-Orient. Si certains mènent une lutte pour la liberté et que d’autres essaient de faire prévaloir leurs propres intérêts, alors ces partis se retrouveront inévitablement dans un processus de relation et de contradiction. Ça doit être comme ça. Cela peut prendre la forme d’un consensus et d’une alliance ou d’un conflit. Par exemple, les États-Unis ont dû développer une relation stratégique avec le YPG qui n’a au début montré aucun intérêt. Cependant les États-Unis essaient par tous les moyens d’éliminer l’identité socialiste de YPG et de l’intégrer dans le système capitaliste-impérialiste. C’est l’un de ses principaux objectifs tout en développant une relation. Mais les Kurdes et la ligne politique de la liberté ont leurs propres objectifs dans cette relation.

Je veux dire les résultats obtenus dans cette relation sont d’importance stratégique et tactique pour les deux parties. Les positions obtenues par les Kurdes de Rojava et les forces de la Fédération de la Syrie du Nord sont des gains stratégiques pour toutes les forces socialistes et antisystèmes. Mais la présence américaine en Syrie n’a qu’une importance quantitative par rapport au système impérialiste. Sans aucun doute, ces relations tactiques sont importantes pour eux. Nous savons avec certitude que ces relations seront constamment contradictoires. Mais le mouvement au Rojava a confiance en lui-même et obtient des résultats favorables.

Maintenant, il y a une coalition en Syrie représentée par les États-Unis qui a tout le soutien du capitalisme. Il y a aussi un autre front dans ce système : la Russie. Et la Russie a beaucoup de soutien. Avec la présence de la Russie et des États-Unis, toutes les puissances hégémoniques et impérialistes du monde sont représentées au Moyen-Orient. Les Etats régionaux sont dans une position de relation et de contradiction entre ces deux points. Alors que ces puissances essaient d’imposer la domination du système impérialiste mondial, elles sont en conflit les unes avec les autres alors qu’elles essaient d’imposer leurs hégémonies.

« ROJAVA UNE ZONE DE LIBERTÉ »`

Dans ces circonstances, il y a maintenant une zone de liberté, appelée Rojava, où une zone communale démocratique a été formée. Nous parlons d’un espace de liberté pour la première fois. Avec tout le soutien matériel et moral de la société, cette force continue son combat. En attendant, elle veut s’établir en résistant par des moyens idéologiques, politiques et économiques contre toute la puissance du système capitaliste mondial.

Nous devons penser à ce que signifie cet espace de liberté pour ceux qui l’a défendent. Cependant il y a aussi des difficultés qui naissent avec le développement de cette zone : il y a une lutte (des états impérialistes)pour étendre cette zone. Nous devons très bien comprendre le conflit et les différences des partis. Nous ne pouvons pas comprendre ces différences sans comprendre le conflit.

Ensuite, le YPG doit profiter des relations avec la Russie et les États-Unis. Si nous regardons seulement la façon dont ces relations se sont développées, il est possible de comprendre le problème à tout moment.

Vous avez parlé de l’approche stratégique des forces internationales. Quelle est l’approche de la Russie ?

Dans l’approche stratégique de la Russie, nous voyons qu’elle veut entrer en Syrie en tant que puissance régionale. Qui soutient la Russie ? L’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie. La Russie veut s’imposer en influençant d’autres Etats du Moyen-Orient. Quel est son objectif stratégique ? Elle veut apporter un caractère d’Etat-nation au régime syrien et veut le transformer en une puissance hégémonique. Nous ne voyons pas une approche qui évoque la démocratie, l’égalité ou la liberté, ou une vision qui aidera à résoudre les problèmes par des moyens démocratiques

Bien sûr, tout en manifestant cette approche, la Russie développe un concept après avoir évalué les divergences quotidiennes avec ses alliés. Elle poursuit une politique d’intégration des zones de liberté menées par les Kurdes au régime, à l’Etat-nation. Elle utilise son pouvoir militaire, politique et diplomatique à cet égard. Mais d’un autre côté, ceux qui mènent la lutte pour la liberté comprennent la situation et essaient d’aller de l’avant. Cette relation est très problématique. La Russie est en relation avec la Turquie, l’Iran et la Syrie et veut intégrer le mouvement de la liberté au régime. Mais malgré cela, notre mouvement essaie de progresser que ce soit sur le plan militaire, économique, politique ou diplomatique en profitant des fissures entre les relations (de ces Etats).

J’aimerais maintenant parler des Etats Unis. Quelle est l’approche stratégique des Etats Unis ?

La situation est similaire pour les Etats Unis. Est-ce que les Etats Unis sont d’accord avec la politique du PYD ? Je ne pense pas qu’ils ont été très heureux lors de la déclaration de l’établissement des cantons ou du système d’autonomie, et des efforts pour la création d’une société égalitaire et libre. Les Etats-Unis les voient seulement en tant que des situations conjoncturelles et les ignorent. Ils veulent parvenir à des victoires militaires en passant par des relations stratégiques mais de l’autre côté ils développent des relations prudentielles avec les Etats, aors prendre position contre les Etats Unis sans se rendre compte du caractère anti-impérialiste de cette relation stratégique c’est comme jouer entre les mains du système du pouvoir hégémonique.

Nous avons n’avons pas d’autres relations que politique et militaire avec les Etats-Unis. Le modèle économique qui est basé sur la monopolisation n’a pas lieu au Rojava. Il n’y pas de places pour les monopoles. Le système au Rojava est un système libérale, égalitaire et démocratique. Nous pouvons le voir directement avec la constitution fédérale. C’est une société démocratique avec des politiques démocratiques.

Concernant l’économie, l’établissement d’une société communale est l’objectif principale. Par conséquent une législation à propos l’anti-exploitation et l’anti-monopole est en train d’être préparée. Là, il n’y a pas d’alliance stratégique avec la Russie, les Etats Unis ou aucune autre puissance capitaliste. Au contraire, une différente vision du monde leur est proposée et leur prouve qu’un autre monde est possible. Ça le système capitaliste le rejette et essaie de l’intégrer en tant qu’Etat Nation en vue de détruire cette alternative avant même qu’elle émerge.

La Russie et les États-Unis ont une grande puissance militaire et un pouvoir politique. Ceux-ci ont une supériorité évidente sur votre pouvoir et nous pouvons parler d’une situation de pouvoir asymétrique ici. Quels sont vos avantages face à ces deux Etats ? Avez-vous des avantages idéologiques, politiques et sociaux ?

Bien sûr, sous certains aspects, nous avons l’avantage sur eux. Les développements dans divers points le prouvent.

Tout d’abord, le Moyen-Orient est le lieu où la civilisation est née. Par civilisation, j’entends la période qui commence avec la montée de la société de classes jusqu’à l’établissement du système capitaliste. Nous parlons d’un processus où les valeurs humanitaires ont été détruites et corrompues. La société est désespérée à cause de cela. Le chaos actuel est également le résultat de cela. Elle est donc à la recherche de la liberté, qui est là où nous avons l’avantage sur eux. En général, notre idéologie socialiste qui peut être une réponse à la recherche de la liberté par la société est notre avantage contre l’impérialisme et le colonialisme.

« NOUS OFFRONS DES SOLUTIONS AUX PROBLEMES CRÉÉS PAR LE SYSTEME CAPITALISTE »

Au Moyen-Orient, il existe d’immenses problèmes basés sur l’ethnie, la religion, le sectarisme, la classe et le sexisme. Le système de la civilisation et son dernier produit – le système capitaliste – est le créateur de ces problèmes. Nous proposons des solutions à ces problèmes compatibles avec l’histoire et la culture des peuples du Moyen-Orient. En fait, nous associons la pensée socialiste aux expériences qui sont présentes dans l’histoire et la vie culturelle de notre peuple. Cela rend nos idées attrayantes.

De plus, nous avons quarante ans d’histoire en tant que mouvement. C’est une histoire consacrée à l’égalité, la liberté, la justice et la fraternité du peuple. Par conséquent, toutes les parties de la société font confiance à ce mouvement. Nous exprimons cette tradition avec le socialisme aujourd’hui.

Si une approche idéologique, politique et organisationnelle correcte se manifeste, il est toujours possible de devenir une puissance efficace au Moyen-Orient. Nous avons prouvé ce droit dans la région. Beaucoup de défenseurs de la liberté l’ont prouvé tout au long de l’histoire.

Nous avons organisé cette montée dans quatre parties du Kurdistan. Mais au Rojava, la situation s’est développée très rapidement. C’est un soutien important pour nous. Il est évident que si la bonne approche se manifeste, vous obtiendrez des résultats concrets ici.

Deuxièmement les peuples et les sociétés sont directement impliqués dans la lutte. Jusqu’à présent, la participation de la société aux conflits, aux luttes était limitée. La société était soit la victime soit le côté opprimé du conflit entre les puissances dirigeantes. Mais surtout dans la Fédération de Syrie du Nord, toutes les fractions de la société sont activement impliquées dans les efforts politiques, militaires et organisationnels. Maintenant, les puissances impérialistes et colonialistes ont une capacité très limitée à monter un groupe social contre un autre et à créer une guerre. La nouvelle manière dont la société s’exprime dans ce cadre a conduit à l’émergence d’un nouveau centre et d’un nouveau champ social. C’est l’avantage le plus important que nous avons sur eux.

Par exemple là on peut parler de la Fédération du Nord de la Syrie, le canton de Cizire ou d’un autre canton. En discutant comme cela on ne réalise pas combien c’est important, mais être une fédération ou un canton n’est pas si simple. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie créer une ile au milieu de l’océan. C’est impossible à comprendre pour ceux qui n’ont pas un pas en avance sur l’ennemi. Ce n’est pas possible de comprendre cela si on ne ressent pas et ne faisons pas l’expérience de la liberté.

Nous affirmons qu’une tentative pour comprendre la situation avec des évaluations politiques superficielles ne mènera qu’à la démagogie.

Alors qu’est-ce qui se passe ici au Rojava ? Que se passe-t-il à Kobanê et à Afrin? Et dans son ensemble, que signifie la Fédération de la Syrie du Nord ? Quand nous pensons à tout cela, nous nous rendons compte que dans ces domaines, le mouvement n’a pas seulement répondu à la recherche de liberté des gens, mais a aussi créé des espaces pour vivre librement. Ces zones de liberté commencent à apparaître comme de petites îles. Et ces îles se réunissent et essaient de former une fédération pour éviter d’être marginalisées. Elles tentent également d’atteindre le statut universel en s’unissant au mouvement révolutionnaire international.

Nous devrions voir que le capitalisme est sans solution contre sa propre crise structurelle et les structures hégémoniques ont beaucoup de divergences. Ceux là, plus le chaos donnent aux puissances révolutionnaires un grand avantage. Par conséquent, la recherche de la liberté, l’aspiration de l’humanité à la réapparition de l’identité humaine et les résultats de cette aspiration au Moyen-Orient et au Rojava offrent des opportunités pour que la lutte pour la liberté se développe.

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