L’homme politique kurde et militant pacifiste Mehmet Şirin Tunç est jugé pour ses activités en tant que vice-président du DBP et au sein du Congrès de la société démocratique (DTK) à Amed. Il risque 15 ans de prison.
Avec les poursuites pénales engagées contre Mehmet Şirin Tunç, la lutte pour la paix et la démocratie en Turquie et au Kurdistan du Nord est une fois de plus mise à l’épreuve. Le militant pacifiste est jugé pour « appartenance à une organisation terroriste », la peine encourue étant de sept ans et demi à 15 ans de prison.
Mehmet Şirin Tunç est accusé pour ses activités en tant que coprésident adjoint du Parti des régions démocratiques (DBP) et de son implication dans l’alliance de base légale du Congrès pour une Société démocratique (DTK). Au premier jour du procès devant la 8e Cour des jurés de Diyarbakır (Amed), la peine a été fixée à un maximum de 15 ans.
Le parquet reproche à M. Tunç d’avoir pénétré 34 fois dans le bâtiment du DTK et d’avoir participé à la réunion fondatrice de l’association. Il aurait fait de la « propagande pour une organisation terroriste » lors d’un événement du DTK en 2017. Il a également assisté à des rassemblements, des conférences de presse et des funérailles « sur les ordres du PKK », indique l’acte d’accusation kafkaïen, selon lequel, M. Tunç a également organisé des événements éducatifs à l’académie du DBP. L’acte d’accusation lui reproche d’être un membre dirigeant du DTK et de vouloir créer l’unité nationale kurde et détruire l’intégrité territoriale de la Turquie. En ce sens, il aurait tenté d’influencer la population. En raison de la « gravité » des accusations, une peine allant de sept ans et demi à 15 ans d’emprisonnement a été requise. À l’heure actuelle, Tunç reste en liberté restreinte dans les conditions prévues par le rapport.
Mehmet Şirin Tunç – une vie pour la paix, la liberté et la justice
La lutte de Mehmet Şirin Tunç pour la paix et la démocratie a une longue histoire. Après des décennies de captivité politique, il a rejoint la guérilla à la fin des années 1980 et a passé dix ans dans les montagnes kurdes. En 1999, à l’appel du leader kurde Abdullah Öcalan, il est retourné au Kurdistan du Nord dans un groupe de paix, « en signe de bonne volonté ». Bien que cette délégation soit entrée officiellement à l’époque comme un geste de paix et ait affronté les militaires dans le district de Şemdinli à Hakkari, elle a été arrêtée et emprisonnée après un bref accueil. M. Tunç est resté en prison pendant trois ans. Il s’est ensuite engagé dans l’Association des droits de l’homme (IHD) et est devenu le vice-président du DBP.