L’Initiative pour l’unité démocratique, officiellement lancée le 11 mai, se donne pour mission de rassembler les Kurdes et les autres communautés de la région du Kurdistan du Nord sous une même bannière, en faveur de la justice sociale, de la liberté et de la démocratie.

L’Initiative pour l’unité démocratique, officiellement lancée le 11 mai, se donne pour mission de rassembler les Kurdes et les autres communautés de la région du Kurdistan du Nord sous une même bannière, en faveur de la justice sociale, de la liberté et de la démocratie.

Fruit de près de onze mois de préparation, cette initiative regroupe des partis politiques, des organisations de la société civile, des représentants d’institutions confessionnelles et démocratiques, ainsi que des élus. Dans un entretien accordé à l’agence ANF, Mehmet Kamaç, député DEM Parti d’Amed (Diyarbakır) et co-porte-parole de l’initiative, souligne l’importance historique de cette démarche : « Nous avons la foi, la volonté et la détermination de répondre aux exigences de notre mission historique. »

Une réponse au besoin d’unité

Selon Mehmet Kamaç, l’Initiative pour l’unité démocratique a émergé en réponse à un besoin pressant ressenti dans toute la région : « Cela fait des décennies que les communautés vivant au Kurdistan sont niées, ignorées, assimilées. Leur existence même est constamment menacée. Il fallait une plateforme commune pour défendre leurs droits fondamentaux. »
Si l’accent a été mis en priorité sur la situation des Kurdes au Bakur (Kurdistan du Nord), l’initiative a également inclus d’autres identités et groupes confessionnels. Des discussions ont été menées avec ces communautés pour parvenir à un consensus large, aboutissant à la déclaration commune du 10 et 11 mai.

L’unité nationale kurde au cœur du projet

Mehmet Kamaç insiste sur l’enjeu central de l’unité nationale kurde : « Depuis des siècles, l’absence d’unité entre les Kurdes est à l’origine de la négation de leurs droits. La langue, l’identité, la culture, le territoire : tout cela a été fragmenté ou effacé. Le principal obstacle est cette division. Nous devons construire une unité fondée sur des principes démocratiques pour sortir de cette tragédie historique. »

Une initiative inclusive et solidaire

L’initiative se veut également un espace de convergence pour toutes les composantes de la société. « En tant que peuple opprimé, les Kurdes comprennent profondément ce que signifie être nié. C’est pourquoi nous avons intégré à notre démarche les Arabes, les Arméniens, les Assyriens, les Turkmènes, ainsi que les communautés yézidies, chrétiennes, alévis… Toutes ces identités ont leur place sous ce toit commun », affirme Kamaç.

Selon lui, le texte fondateur de l’initiative reflète cette volonté inclusive : « Il ne s’agit pas seulement de défendre les droits kurdes, mais ceux de tous les peuples de cette région. »

Une responsabilité historique après la dissolution du PKK

À la suite de l’annonce de la dissolution du PKK et de l’arrêt de la lutte armée, Kamaç estime que de nouvelles responsabilités incombent à l’Initiative pour l’unité démocratique : « Désormais, notre tâche est d’élargir et de renforcer le front démocratique. La résolution de la question kurde par des moyens politiques exige une organisation collective, capable de porter cette volonté au sein de la société. »

Il conclut : « Nous savons ce que l’histoire exige de nous. Et nous sommes prêts à assumer cette responsabilité. »

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