Dans une interview exclusive accordée à Sky News, le général Mazlum Abdi, figure de proue des Forces démocratiques syriennes (FDS), a lancé un avertissement sévère concernant la menace croissante que représentent les groupes djihadistes soutenus par la Turquie.
Le commandant des FDS Mazlum Abdi interviewé par le journaliste de Sky News Alex Rossi

Dans une interview exclusive accordée à Sky News, le général Mazlum Abdi, figure de proue des Forces démocratiques syriennes (FDS), a lancé un avertissement sévère concernant la menace croissante que représentent les groupes djihadistes soutenus par la Turquie. Les attaques incessantes de ces derniers obligent les FDS à suspendre leurs opérations contre les cellules du groupe terroriste État islamique dans le nord de la Syrie.

Dans une interview exclusive avec Sky News, le général Mazlum Abdi, figure de proue des Forces démocratiques syriennes (FDS), a lancé un avertissement sévère sur l’escalade de la menace posée par les groupes djihadistes soutenus par la Turquie. Les attaques de ces derniers, a déclaré M. Abdi, obligent les FDS – l’un des alliés les plus importants de la coalition dirigée par les États-Unis contre ISIS – à suspendre les opérations visant les cellules du groupe terroriste dans le nord de la Syrie.

M. Abdi a expliqué que l’agression armée des mercenaires soutenus par la Turquie avait déstabilisé la région, mettant en péril les acquis sécuritaires durement obtenus. « Au lieu de se concentrer sur les cellules de l’EI, nos ressources sont redirigées vers la protection de nos frontières et de nos communautés contre les attaques », a déclaré M. Abdi. Cette réorientation, a-t-il averti, pourrait créer un vide dangereux, permettant à l’EI de s’étendre.

Un appel à l’action internationale

Le commandant des FDS a appelé les États-Unis et la communauté internationale à tenir la Turquie pour responsable l’instabilité régionale. « Ces factions, a-t-il ajouté, ont été enhardies par les politiques de la Turquie. Leurs attaques incessantes menacent non seulement les FDS mais mettent également en danger les civils dans les territoires libérés de l’EI. »

M. Abdi a décrit ces attaques comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à démanteler l’administration autonome établie dans le nord de la Syrie, une région devenue un bastion du pluralisme et de la démocratie au Moyen-Orient. « Il ne s’agit pas seulement des FDS. Il s’agit d’une tentative délibérée de démanteler tout ce que nous avons construit », a-t-il déclaré.

Implications pour la lutte mondiale contre l’EI

Le moment choisi pour ces attaques est particulièrement troublant, car l’EI continue de mener des opérations de cellules dormantes dans la région. Les FDS ont joué un rôle essentiel dans l’endiguement de ces cellules, en maintenant la sécurité dans les camps où se trouvent des milliers de combattants de l’EI et leurs familles. Sans opérations soutenues, a averti M. Abdi, les risques de voir l’EI regagner du terrain augmentent de façon exponentielle.

« La sécurité mondiale dépend de la stabilité de cette région », a-t-il souligné, exhortant les alliés internationaux à redoubler d’efforts pour protéger le nord de la Syrie d’une agression extérieure. L’inaction, a-t-il averti, pourrait avoir des conséquences désastreuses bien au-delà de la région, permettant à l’EI de refaire surface en tant que menace mondiale.

Dynamique régionale plus large

Les propos de M. Abdi ont également mis en lumière la dynamique complexe du nord de la Syrie, où l’influence de la Turquie continue de s’étendre. Les analystes estiment que le soutien de la Turquie à ces groupes s’inscrit dans un programme géopolitique plus large, visant à contrer la gouvernance autonome de la région et à assurer le contrôle du territoire. Ce conflit qui s’étale dans le temps perturbe non seulement la stabilité locale, mais risque également d’entraîner les grandes puissances dans le bourbier.

Pour Abdi, la voie à suivre est claire : « Nous avons besoin d’engagements plus forts de la part de nos alliés. Le silence face à l’agression est synonyme de complicité ». Son appel souligne l’urgence de sauvegarder une région qui a joué un rôle déterminant dans la lutte contre l’une des organisations terroristes les plus dangereuses au monde.

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