Des marches et rassemblements ont eu lieu mardi à travers le nord de la Syrie pour dénoncer les attaques meurtrières de drones et les menaces d’invasion de la Turquie dans la région. Les manifestants ont demandé la fermeture de l’espace aérien à la Turquie.
Suite aux attaques meurtrières de drones menées par l’État turc à Kobanê ces derniers jours, les habitants du nord de la Syrie appellent les États-Unis et la Russie à fermer l’espace aérien à la Turquie. Les 20 et 23 octobre, deux civils et trois combattants des FDS ont été tués dans des attaques de drones armés à Kobanê. Des manifestations ont eu lieu mardi 26 octobre dans les cantons de Kobanê et de Cizîrê (Jazira).
Kobanê
Tandis que des drones de reconnaissance turcs survolaient à nouveau l’espace aérien au-dessus de Kobanê, des centaines d’habitants de la ville ont défilé dans la rue pour dénoncer les attaques militaires de la Turquie dans la région. S’exprimant lors du rassemblement final sur la place Martyr Egid, Ayşe Efendi, membre du Conseil des familles de martyrs de la région de l’Euphrate, a appelé à la défense de la révolution du Rojava : « Nous présentons nos condoléances aux familles des martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. Le nombre de nos martyrs augmente chaque jour. En tant que population de Kobanê, nous soutenons la révolution du Rojava. Nous continuerons à défendre Kobanê et nous ne permettrons pas aux occupants de briser notre volonté. »
Amûdê
Des dizaines de personnes se sont rassemblées sur la place des femmes libres dans la ville d’Amûdê, près de Qamishlo, pour condamner les attaques turques. Les manifestants ont exhorté les forces internationales à fermer l’espace aérien à l’État turc, tenant la Russie pour responsable des crimes commis par la Turquie.
Prenant la parole lors de la manifestation, la porte-parole de Kongreya Star (organisation faîtière des femmes), Newroz Eli, a déclaré : « À travers les attaques d’invasion dirigées contre la région, l’État turc vise la volonté des peuples et le projet de nation démocratique. » Et d’appeler la communauté internationale à assumer ses responsabilités.
Dêrîk
Des dizaines de jeunes ont organisé un rassemblement de protestation avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non à l’invasion turque », « Les violations des droits des civils par l’État turc doivent cesser » et « Mort à Erdogan ».
S’exprimant au nom des militants sur la place des Martyrs, Hesen Hemze, l’un des administrateurs du Parti de l’Union démocratique (PYD), a déclaré : « L’État turc planifie des attaques sur le nord et l’est de la Syrie afin d’anéantir le projet de la nation démocratique. Nous allons contrer tous les plans d’invasion. »
Tall Tamr
Des centaines de personnes sont descendues dans la rue à Tall Tamr, dans le canton de Hassakê, demandant la fermeture de l’espace aérien du nord de la Syrie à l’aviation turque.
S’exprimant ici, le responsable local Seid Şexmus a rappelé que les attaques turques sur Tall Tamr se poursuivaient sans relâche.
Faisant référence aux violations du cessez-le-feu par la Turquie, Şexmus a souligné que l’État turc avait violé l’accord dès le premier jour.
Raqqa
Une autre manifestation de protestation contre les attaques turques a eu lieu à Raqqa où une marche organisée par l’Assemblée des femmes de Zenûbiya a été rejointe par des centaines de jeunes ainsi que des membres des institutions civiles et militaires et des notables des tribus de la ville.
Le groupe a protesté contre l’occupation turque et les attaques de la Turquie dans le nord de la Syrie, ainsi que contre le silence international face aux crimes commis dans la région.
S’exprimant lors de la manifestation, Itîmad El-Ehmed, membre exécutive de l’Assemblée des femmes de Zenûbiya, a déclaré que l’État turc ciblait les civils pour dissimuler sa défaite.
El-Ehmed a souligné que les dernières attaques de la Turquie contre les civils de la région de Kobanê étaient la conséquence de son intolérance face aux réalisations de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES).
« La population de Raqqa dit non au silence international. Nous, en tant que peuple, sommes unis et avons une seule volonté. Nous nous opposerons à ces crimes et nous poursuivrons notre lutte jusqu’à ce que toutes les terres de Syrie soient libérées », a-t-elle déclaré.
Itîmad El-Ehmed a déploré par ailleurs le silence des organisations de défense des droits humains face aux crimes commis par l’État turc.