Des centaines de personnes ont manifesté ce jeudi à Adana suite à une attaque au cocktail Molotov survenue la veille au soir contre le siège local du HDP.
Des inconnus ont perpétré mercredi soir une attaque armée contre la section locale du Parti démocratique des Peuples (HDP) de Yüreğir à Adana. Un cocktail Molotov jeté sur le balcon du bâtiment abritant le siège du parti a provoqué un incendie qui a pu, fort heureusement, être éteint par les personnes présentes sur les lieux.
Une manifestation a eu lieu aujourd’hui à Adana pour dénoncer cette énième attaque contre le HDP. Des députés du HDP et des représentants de nombreux partis politiques et organisations de la société civile ont participé à la manifestation organisée dans le parc Inönü. Avant la manifestation, le siège du HDP a été bouclé par la police et l’accès au parc a été bloqué. Lorsque les manifestants ont tenté d’entrer dans le parc, ils ont été attaqués par la police.
« Chaque balle tirée sur le HDP est dirigée contre la paix, la liberté et la fraternité des peuples dans notre pays », a déclaré le président de la section départementale de Yüreğir, Durmaz Özmen.
La députée HDP Tülay Hatimoğulları a protesté contre les mesures policières et souligné l’importance de la solidarité des autres partis et organisations : « Cette solidarité a un sens. Elle signifie s’engager pour la démocratie en Turquie. Elle est manifestée pour libérer ce pays d’un régime violent. La solidarité s’exprime pour une vie de paix, de tranquillité et de fraternité pour les habitants de ce pays. »
Le président de la fédération provinciale du Parti républicain du Peuple (CHP), Mehmet Çelebi, a condamné à son tour l’attaque contre le HDP, attirant l’attention sur la coalition gouvernementale composée de l’AKP (Parti de la Justice et du Développement, islamiste) et du MHP (Parti d’Action nationaliste) « engagée dans une voie de plus en plus fasciste ». « Pour mettre fin à ce gouvernement, il faut faire preuve de solidarité et renforcer le système juridique », a-t-il déclaré.
Attaques fréquentes contre le HDP
En Turquie, les attaques à motivation raciste et fasciste contre les bâtiments du HDP sont fréquentes. En décembre dernier, un homme armé a attaqué un bureau du parti à Istanbul, blessant deux personnes. En novembre, à Urfa, des inconnus ont marqué la porte d’un bâtiment du parti d’une croix et y ont inscrit l’emblème des « Loups gris », un parti d’extrême droite, ainsi que des slogans injurieux. Le HDP a subi plusieurs autres agressions au cours de l’année 2021. La plus violente perpétrée en juin contre le siège du parti à Izmir a coûté la vie à la militante Deniz Poyraz.