Lundi 15 mai, les forces d’occupation israéliennes ont commis un massacre dans la bande de Gaza 58 manifestant.e.s civils et désarmés, parmi les près de 10 000 personnes venues participer à la grande marche du Retour, sont tombés sous les balles tirées par les snipers israéliens embusqués derrière leurs fortifications. Les blessés se comptent au nombre de près de 1500, dont plusieurs devront être amputés suite à l’utilisation par les soldats israéliens de balles explosives, interdites pourtant par toutes les conventions internationales.
Les Palestinien.ne.s manifestent depuis une semaine pour le droit au Retour, à l’approche de la date marquant les 70 ans de la Nakba, la « Catastrophe », quand ils ont été expulsés de leurs terres, de leurs maisons par les milices sionistes qui s’emparèrent du pouvoir laissé vacant par le retrait de la puissance coloniale anglaise. Depuis le début, on compte plus de 100 morts, dont de nombreux journalistes professionnels, clairement identifiés.
Pour la jeunesse gazaouie, épuisée et à bouts de nerfs face à un blocus qui empêche tout rêve d’avenir, s’approcher de la frontière qui leur est interdite, du mur qu’ils ne peuvent franchir, prend une dimension symbolique. Brûlant des pneus pour masquer la vision des drones et des tireurs d’élite, les plus téméraires tentent d’aller couper la première ligne de barbelés qui bloque leur passage. D’autres essaient de faire voler des cerfs-volants porteurs de message – eux aussi cible des tirs. Les responsables politiques ne cherchent pas à arrêter la jeunesse. De toute façon, ils ne la contrôlent pas vraiment. Si ils soutiennent les marches, elles ne sont pas de leur initiative.
Pendant qu’ils se faisaient abattre, les autorités israéliennes et palestiniennes célébraient en grande pompe, avec champagne et petits fours, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Les manifestations ne vont pas s’arrêter, et il est à craindre que la journée de mardi soit encore plus sanglante.