Une nouvelle peine de prison pour « terrorisme » a été prononcée contre la femme politique kurde Sara Kaya. Cependant, l’ancienne co-maire de Nusaybin a été libérée jeudi, après plus de 7 ans de prison.
Le procès de la politicienne kurde Sara Kaya, qui vient d’être rouvert, a de nouveau débouché sur une peine de prison. Un tribunal turc de la province de Mardin a prononcé jeudi une peine de dix ans et six mois d’emprisonnement contre la femme de 54 ans pour « appartenance à une organisation terroriste », « incitation à la haine » et « abus de pouvoir », tout en ordonnant sa remise en liberté. Sara Kaya a quitté jeudi soir la prison de Tarsus près de Mersin. Elle a été accueillie à sa sortie aux cris de « Jin Jiyan Azadî » (Femme Vie Liberté), le mot d’ordre du mouvement des femmes kurdes.
Sara Kaya était maire de la ville kurde de Nusaybin, dans la province de Mardin. Déchue de son mandat en 2016 par un décret-loi du ministre turc de l’intérieur, elle avait été arrêté et incarcérée en janvier 2017. À l’issue du premier procès, en juin 2020, la politicienne avait été condamnée à 16 ans de prison, accusée d’avoir mis en danger « l’unité et l’intégrité territoriale de l’État » pendant le siège militaire de Nusaybin et d’autres villes kurdes en 2015-2016. Il lui était reproché, entre autres, d’avoir mis des véhicules de la municipalité à la disposition de « membres d’une organisation terroriste ». La Cour de cassation avait cependant annulé cette condamnation et renvoyé l’affaire devant la cour criminelle.