La Coprésidente du DTK et députée du HDP Leyla Guven, qui mène une grève de la faim depuis 73 jours pour rompre l’isolement carcéral imposé au leader kurde Abdullah Öcalan, a écrit une lettre adressée à des milliers de personnes descendues aujourd’hui dans les rues d’Amed avec le même objectif.
Roj Info partage avec ses lecteurs le contenu de cette lettre lue par la Députée Dersim Dag, lors d’un grand rassemblement organisé aujourd’hui, samedi 19 janvier, à Amed (Diyarbakir), en soutien à la lutte menée par la députée emprisonnée pour mettre fin à l’isolement d’Öcalan.
« Cher peuple, chers camarades,
Salutations aux visages lumineux d’Amed, Serhad et Botan.
Je salue chacun d’entre vous et répète ma conviction que nous réussirons ensemble dans ce processus difficile, mais historique.
L’isolement imposé à M. Ocalan est un obstacle sur la voie d’une paix sociale durable. M. Ocalan est un acteur important dans la construction de la paix sociale. Il l’a prouvé à maintes reprises, à travers ses expériences pratiques et théoriques. Ainsi, toute la société est consciente de ce fait. Parce qu’elles savent quels seraient les résultats positifs de l’acceptation de ma demande, les personnes âgées de 7 à 70 ans, dans les prisons ou à l’extérieur, ont adhéré à mon action dès le premier jour.
Nous pensons que nous obtiendrons des résultats lorsque nous parviendrons à faire entendre ma voix, notre voix, d’une certaine manière, à l’extérieur, comme à l’intérieur.
Ce peuple tenace, ces femmes amoureuses de liberté et de démocratie, ces jeunes – tous joueront encore une fois le rôle qu’ils ont joué contre les tyrans, depuis le temps de Dehaq jusqu’à aujourd’hui, et ils vaincront, quel que soit le prix à payer. Avec notre foi et notre volonté, nous mènerons notre résistance jusqu’à la victoire. Dans ces moments historiques que nous traversons, c’est pour moi une formidable expression de motivation et d’enthousiasme, que de vous rejoindre, en abattant les murs, sur la base d’une conscience et d’une volonté libres, et de créer le terrain de notre libre-expression dans nos lendemains débarrassés de la captivité.
Je tiens à dire que je respire une réalité de la vie qui vaut la peine de mourir et que, pour cette cause, je suis à un stade où j’embrasserais la mort avec joie. En ce jour de résistance de l’autre côté des murs, je vous salue une fois de plus, avec la conviction que nous gagnerons. Je salue affectueusement et camaradement vos cœurs révolutionnaires. »