Deux sœurs yézidies ont pu rentrer chez elles après avoir été libérées par les YPG-YPJ. Enlevées par l’EI à Shengal en 2014, elles se trouvaient dans le camp d’Al-Hol, au nord-est de la Syrie.
Les combattants des Unités de Protection du Peuple et des Femmes (YPG-YPJ) ont libéré Besê et Aliya Xidir Xelef Şemo, deux soeurs yézidies qui étaient retenues jusque là par des réseaux de l’État islamique (EI) dans le camp d’Al-Hol, au nord-est de la Syrie. Les deux jeunes filles ont été remises à leur famille.
Les deux sœurs avaient été enlevées le 3 août 2014 dans le village de Solax, lors de l’assaut mené par l’EI dans la région majoritairement yézidie de Shengal (Sinjar) au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Après neuf ans de captivité dans les réseaux de l’EI, les deux jeunes filles ont été identifiées par les forces kurdes et libérées du camp. Elles ont pu ensuite rejoindre leur famille dans la ville de Khanesor (Xanesor), à Shengal.
Dans une vidéo publiée par le centre de presse des YPJ, les deux sœurs parlent de ce qu’elles ont vécu au cours de leurs neuf années de captivité. D’après le témoignage de l’aînée, Besê, les deux soeurs ont été enlevées avec leur mère et leur frère et emmenées à Deir ez-Zor, au nord-est de la Syrie. Plus tard, elles ont été séparées de leur frère, enrôlé de force dans les rangs des mercenaires de l’EI, puis de leur mère. « Lorsque je leur ai demandé où ils emmenaient ma mère, ils m’ont répondu qu’ils l’emmenaient à l’État islamique », dit Besê. Un mois plus tard, les deux fillettes apprenaient que leur mère était morte dans un bombardement.
« Après un certain temps, poursuit Besê, mon frère, qui avait 12 ans à l’époque, a demandé à s’occuper de nous. Mais sa demande a été rejetée. Finalement, nous avons été emmenées dans le camp de Baghouz, puis dans celui d’Al-Hol. »
Aliye, la cadette des soeurs, a aujourd’hui 14 ans. « Nous vivions avec des familles dans le camp, dit-elle, nous ne savions pas où se trouvaient nos vraies familles. Lorsque nous sommes arrivées dans le camp, nous avons eu du mal à accepter ce que nous vivions. Je ne veux même pas penser au mal que les gangs de l’EI nous ont fait. Nous avons perdu notre mère lorsque nous étions enfants. Je serais tellement heureuse si nous avions aujourd’hui la chance de retrouver notre mère. Même si ce n’est pas le cas, je suis heureuse d’avoir été sauvée. » Et la jeune fille de souhaiter à toutes les personnes retenues en captivité par l’EI d’être libérées et de pouvoir rejoindre leurs familles.