Les Mères du samedi ont tenu une conférence de presse ce lundi, à Istanbul, avant l'audience d’un procès à leur encontre
Le Mères du samedi devant le Palais de justice de Caglayan à Istanbul, avant la tenue d'un procès à leur encontre, lundi 12 juillet

Les Mères du samedi ont tenu une conférence de presse ce lundi, devant le palais de justice de Çağlayan à Istanbul, avant l’audience d’un procès à leur encontre, affirmant qu’elles n’abandonneraient jamais.

La deuxième audience du procès contre 46 personnes arrêtées lors du 700e rassemblement hebdomadaire des Mères du samedi en août 2018, s’est tenue devant la 21e chambre de la cour d’assise d’Istanbul lundi. « Vous pouvez nous faire mille procès, nous ne cesserons jamais de rechercher nos enfants ! », ont déclaré les proches des disparus* lors d’une conférence de presse tenue devant le palais de justice, avant le début de l’audience.

La conférence de presse s’est tenue en présence d’Oya Ersoy et Züleyha Gülüm, députées du Parti démocratique des Peuples (HDP), ainsi que de Sezgin Tanrıkulu et Ali Şeker, députés du Parti républicain du Peuple (CHP).

NOUS N’ARRÊTERONS PAS DE CHERCHER NOS ENFANTS

La conférence de presse a été ouverte par Ayşe Tepe, sœur de Ferhat Tepe, correspondant du journal Özgür Gündem disparu en détention en 1993 dans la ville kurde de Bitlis :

« Cela fait des années que nous manifestons de vive voix sur la place Galatasaray en disant : ‘Rendez-nous au moins les os de nos enfants’. Nous sommes les défenseuses des droits. Nous sommes celles qui sont harcelées et soumises au silence parce que nous revendiquons nos droits constitutionnels, parce que nous demandons où sont nos enfants. Mais nous sommes aussi celles qui n’abandonnent jamais. Nous sommes celles qui ne se taisent pas. Nous n’arrêterons pas notre action sur la place Galatasaray, où nous nous sommes rassemblées pendant 700 semaines sans un seul incident. Vous pouvez nous faire mille procès, nous ne cesserons jamais de rechercher nos enfants ! »

LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ REMPORTE TOUJOURS

Prenant la parole à son tour, le coprésident de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), Öztürk Türkdoğan, a dénoncé un procès visant à intimider les défenseurs des droits humains : « Il y a quand même quelque chose qui est oublié, c’est que la poursuite de la vérité est toujours gagnante. La quête de la vérité est toujours légitime. Par conséquent, personne ne devrait essayer d’intimider les défenseurs des droits humains avec de tels procès. »

*Des milliers de personnes, majoritairement des militants et personnalités kurdes, ont été victimes d’exécutions extra-judiciaires et de disparitions forcées en Turquie et au Nord-Kurdistan, surtout dans les années 90. Le sort de la plupart des personnes disparues est inconnu à ce jour. 

Laisser un commentaire