La Turquie a multiplié ses agressions militaires dans le Sud-Kurdistan au cours des deux dernières années. En avril dernier, elle a lancé une nouvelle opération de grande ampleur dans la région. Rêzan Shêkh Dilêr, ancienne députée de l’UPK, appelle le peuple kurde et les partis politiques à prendre position et s’unir contre ce « grand danger ».
« Il ne s’agit pas seulement d’une invasion du territoire du Sud-Kurdistan mais aussi de celui de l’Irak. Même si Çemçemal est loin de la zone frontalière, l’armée turque bombarde également cette zone. Ce n’est pas un endroit où se trouve le PKK. Des gens y vivent. Nous sommes confrontés à un grand danger », a déclaré Rêzan Shêkh Dilêr.
C’est la terre de tous les Kurdes
L’ancienne députée du Parti de l’Union démocratique (UPK) a critiqué le silence du gouvernement du Sud-Kurdistan face à ces attaques, soulignant en revanche l’exaspération grandissante au sein de la population constamment visée par les bombardements turcs.
Mme Shêkh Dilêr a précisé que le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) n’avait pas demandé au pouvoir central irakien d’agir contre l’invasion turque. « Il est évident que les partis politiques ne peuvent pas protéger la région. Quelle que soit leurs relations avec Ankara, cela ne devrait pas permettre à la Turquie d’occuper nos terres et de mettre en danger la vie de nos citoyens », s’est-elle indignée, faisant référence à la collaboration du clan Barzani avec le régime d’Erdogan.
La politicienne a répondu par ailleurs à la rhétorique de certains milieux selon lesquels « le PKK doit quitter le Bashûr [sud en kurde] »: « Nous sommes tous kurdes, quel que soit le camp politique auquel nous appartenons. Ici, c’est la patrie de tous les Kurdes d’où qu’ils viennent. Chaque fois que notre région est en danger, il est du devoir de chaque kurde de se lever et d’agir. Nous devons tous prendre nos responsabilités et agir ensemble. »