C’est aujourd’hui l’anniversaire du leader kurde Abdullah Öcalan incarcéré sur l’île prison d’Imrali depuis 1999.
Depuis l’emprisonnement d’Öcalan, les Kurdes célèbrent son anniversaire, particulièrement dans son village d’origine, Amara, situé dans la province de Riha (Urfa), au Nord-Kurdistan (sud-est de la Turquie).
Abdullah Öcalan est né le 4 avril 1948 dans une famille pauvre. Il est le troisième d’une fratrie de six enfants.
Figure incontournable du mouvement de libération kurde en plein essor dans les années 1980, il a fondé en 1978 le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui revendiquait à l’origine un État kurde indépendant. À partir de 1984, le PKK prend les armes contre le régime turc sourd aux revendications du peuple kurde. Commence alors un soulèvement avec l’engagement de milliers de personnes dans les rangs de la guérilla kurde.
En 1999, Öcalan est enlevé à Nairobi, au Kenya, par les services secrets turcs aidés par les agences de renseignement de plusieurs autres États. Emmené en Turquie, il est condamné à mort en application de l’article 125 du code pénal turc. Lorsque la Turquie abolit la peine de mort pour se conformer aux critères d’adhésion à l’Union européenne (UE), la peine d’Öcalan est commuée en prison à vie. Pendant les 10 premières années de son emprisonnement, Öcalan est le seul prisonnier de l’île d’Imrali. Son isolement est levé temporairement lorsque sont engagées en 2011 des négociations secrètes entre le PKK et l’État turc.
Malgré les rudes conditions de détention, Öcalan continue à œuvrer activement pour une résolution du conflit, écrivant de nombreux livres et articles sur l’histoire du peuple kurde, les sources du conflit et les possibilités de paix. Ayant depuis longtemps abandonné la revendication d’indépendance au profit d’une nouvelle solution fondée sur le confédéralisme démocratique, il a fait de nombreuses analyses et propositions pour la démocratisation de la Turquie et la solution à la question kurde.
Les œuvres d’Öcalan sont disponibles dans plusieurs langues sur le site de l’Initiative internationale. Deux traductions en français, « Manifeste pour une civilisation démocratique », tomes 1 et 2, sont par ailleurs disponibles sur le site du CDK-F.