Des centaines d'hectares de forêt ont été détruites par l'incendie qui fait rage à Dersim, mais on ne tente pas d'éteindre le feu en raison du « manque des routes d’accès ». Alican Önlü, député du HDP, lance un appel aux ONG pour qu'elles agissent.

Des centaines d’hectares de forêt ont été détruites par l’incendie qui fait rage à Dersim, mais on ne tente pas d’éteindre le feu en raison du « manque des routes daccès ». Alican Önlü, député du HDP, lance un appel aux ONG pour qu’elles agissent.

Pour le onzième jour consécutif, le feu de forêt allumé par des tirs d’artillerie fait rage dans le district de Hozat dans la province de Dersim et a maintenant atteint le district d’Ovacık. Des centaines d’hectares de terres forestières et de zones cultivées ont déjà été engloutis par les flammes, et les zones d’habitation sont gravement menacées. Mais les tentatives d’extinction de l’incendie n’ont toujours pas abouti. Selon le bureau du gouverneur de Dersim, le foyer de l’incendie est inaccessible aux pompiers en raison du manque de routes d’accès et les forces de lutte contre l’incendie se tiennent donc en attente à l’entrée de Hozat. Il n’est pas fait mention d’éventuelles mesures de lutte contre l’incendie par voie aérienne.

Le député du Parti démocratique des peuples (HDP) Alican Önlü a exprimé son indignation face à la déclaration du gouverneur. « Des personnes volontaires issue de la population civile se tiennent prêts depuis plusieurs jours à combattre le feu par leurs propres moyens. Mais les autorités ne les laissent pas passer », a déclaré M. Önlü jeudi à Ankara. Par ailleurs, le parlementaire a pointé du doigt un deuxième incendie qui se propage depuis deux jours dans une zone située entre Tokmak Baba et Dere Emirgan à Ovacık. Ce feu, a-t-il dit, a également été allumé par une intervention extérieure. Önlü n’a pas précisé si l’armée était également responsable.

Critique de l’ignorance public

« Les forêts de Dersim ont-elles moins de valeur que les autres ? Pour une grande partie de la société de ce pays, cela semble être le cas, car le cri d’alarme qui aurait dû être lancé depuis longtemps continue d’être absent », a déclaré Önlü et a poursuivi : « S’il y a un incendie à l’Ouest, les responsables sont immédiatement condamnés et les pompiers sont glorifiés comme des héros. Mais lorsqu’il s’agit du Kurdistan, le public reste silencieux. À Dersim, l’État déclenche des incendies de forêts et les militaires attaquent violemment les volontaires qui veulent combattre les flammes. En Occident, les incendies de forêt sont documentés afin d’enregistrer, entre autres, l’ampleur de la destruction. À Dersim, les incendies ne sont même pas enregistrés. »

Selon Önlü, cette inaction ne laisse aucun doute sur le fait que pratiquement tous les feux de forêt au Kurdistan sont allumés par l’armée turque. Mais l’État et donc le gouvernement et ses partenaires sont également responsables des feux de forêt dans l’ouest du pays. Önlü a appelé les ONG basées à Dersim, les syndicats et la population à agir face aux feux de forêt en cours. « Il est de notre devoir de défendre la nature. Luttons ensemble contre la politique de destruction et d’écocide dans notre région. Soyons solidaires face à ceux qui attaquent notre nature, notre foi, notre culture et notre langue. »

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