Le cabinet juridique Asrin, basé à Istanbul, a émis un communiqué appelant à la reprise immédiate des visites d'avocats sur l'île-prison d'İmralı, où le leader kurde Abdullah Öcalan est détenu. Cette déclaration intervient à l'occasion du cinquième anniversaire de la dernière rencontre entre les avocats d'Öcalan et leur client, le 7 août 2019.
Abdullah Öcalan, leader kurde emprisonné sur l'île-prison d'Imrali depuis le 15 février 1999.

Le cabinet juridique Asrin, basé à Istanbul, a émis un communiqué appelant à la reprise immédiate des visites d’avocats sur l’île-prison d’İmralı, où le leader kurde Abdullah Öcalan est détenu. Cette déclaration intervient à l’occasion du cinquième anniversaire de la dernière rencontre entre les avocats d’Öcalan et leur client, le 7 août 2019.

Dans son communiqué, le cabinet juridique Asrin rappelle qu’au cours de cette dernière réunion, Abdullah Öcalan avait exprimé sa capacité à mettre fin au conflit en une semaine, en réponse aux tensions croissantes à Serekanîye et Gire Spî en 2019. Il avait averti que sans solution, la société subirait des blessures profondes et que l’économie ne pourrait pas supporter cette situation. Cependant, son appel au dialogue et à la résolution pacifique est resté sans réponse.

Le cabinet souligne qu’après cette rencontre, un interdit sur les visites d’avocats a été instauré, marquant le début d’un processus de polarisation et d’affaiblissement de la société, notamment sur le plan économique. « Il est temps de reconnaître que le système d’isolement d’İmralı affecte négativement l’ensemble de la société, renverse l’ordre juridique et atteint un stade insoutenable. Des mesures démocratiques doivent être prises et les visites des avocats à İmralı doivent être rétablies immédiatement », a déclaré le cabinet.

Abdullah Öcalan, ainsi que ses codétenus Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım et Veysi Aktaş, sont soumis à des conditions d’isolement sévères à la prison de haute sécurité d’İmralı, et n’ont pas été entendus depuis 41 mois. Les autorités continuent de refuser leur droit de rencontrer leurs familles, invoquant des « sanctions disciplinaires » dont les détails ne sont pas partagés avec leurs avocats, malgré de multiples demandes et recours.

Le cabinet Asrin rapporte qu’entre le 27 juillet 2011 et aujourd’hui, seules cinq visites d’avocats ont été autorisées, toutes entre mai et août 2019. La dernière de ces visites a eu lieu le 7 août 2019. Depuis 2014, seulement cinq visites familiales ont été accordées, la dernière en date étant une rencontre en face à face entre Abdullah Öcalan et son frère le 3 mars 2020. Öcalan n’a pu passer que deux appels téléphoniques depuis sa détention, le dernier en date du 25 mars 2021 ayant été brusquement interrompu, et depuis lors, aucune nouvelle n’a été reçue de lui.

Le cabinet Asrin appelle donc à une action immédiate pour lever l’isolement d’İmralı, soulignant l’urgence de permettre aux avocats de rencontrer leurs clients, afin de rétablir une procédure juridique conforme et d’éviter une détérioration supplémentaire de la situation.

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