La nomination par le régime syrien d’Ahmad al-Hayis, chef de guerre notoire impliqué dans l’assassinat de la militante kurde Hevrin Khalaf, au commandement de la 86e Division de l’armée syrienne, provoque une vague d’indignation, notamment parmi les Kurdes de Syrie et de la diaspora.

La nomination par le régime syrien d’Ahmad al-Hayis, chef de guerre notoire impliqué dans l’assassinat de la militante kurde Hevrin Khalaf, au commandement de la 86e Division de l’armée syrienne, provoque une vague d’indignation, notamment parmi les Kurdes de Syrie et de la diaspora.

Ahmad Ihsan Fayad al-Hayis, également connu sous le nom de guerre Hatim Abu Shaqra, dirigeant des mercenaires d’Ahrar al-Sharqiya, a été désigné par le ministère syrien de la Défense pour prendre la tête de cette unité militaire. Ce même homme est tenu responsable du meurtre brutal de Hevrin Khalaf, secrétaire générale du Parti de l’Avenir de la Syrie, et de son chauffeur Ferhad Ramadan, survenu en octobre 2019 dans le nord de la Syrie.

Cette nomination intervient malgré le fait qu’al-Hayis a été sanctionné par les États-Unis en 2021 pour violations graves des droits humains, notamment pour sa responsabilité dans l’exécution de centaines de civils détenus dans une prison et l’enrôlement d’anciens combattants de l’État islamique (EI) dans les rangs de sa milice. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme l’avait également mentionné dans un rapport sur les crimes de guerre commis dans les zones occupées par la Turquie en Syrie.

Le nom de Hevrin Khalaf est devenu un symbole de la lutte pour une Syrie démocratique, pluraliste et fondée sur la coexistence. Issue d’une famille kurde de Derik, Khalaf prônait un projet de société inclusif dans le cadre de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES). Son exécution sommaire, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux par les mercenaires d’Ahrar al-Sharqiya, avait suscité une onde de choc internationale.

La décision du gouvernement de Damas de confier un commandement officiel à un individu accusé de crimes de guerre est interprétée comme un grave affront à la justice et à la mémoire des victimes du conflit syrien. Elle met également en lumière les alliances opportunistes nouées par le régime dans sa quête de reconquête territoriale.

Les réactions à cette nomination ne se sont pas fait attendre. De nombreuses voix kurdes ont dénoncé un nouvel épisode d’impunité institutionnalisée et une confirmation que la justice pour Hevrin Khalaf est encore loin d’être rendue. Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été émise par la communauté internationale.

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