Le PADÊ a protesté contre la décision du Conseil judiciaire suprême irakien de fermer le parti, l'exhortant à revenir sur sa décision
Le PADÊ tient une conférence de presse à Sinunê, dans la province de Shengal, suite à son interdiction par la justice irakienne.

Le PADÊ a protesté contre la décision du Conseil judiciaire suprême irakien de fermer le parti, exhortant la justice irakienne à revenir sur sa décision.

Alors que la Turquie étend ses opérations d’invasion dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), tout en augmentant sa pression sur Bagdad, le Conseil judiciaire suprême irakien a décidé de dissoudre le Parti des Yézidis pour la liberté et la démocratie (PADÊ), le Mouvement pour la liberté du Kurdistan (Tevgera Azadî) et le Parti du front de lutte démocratique, tous trois accusés d’avoir des liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK)

Après l’annonce de la décision mardi, le PADÊ a tenu une conférence de presse à Sinunê, dans la province de Shengal, où se trouve son siège. « Nous demandons au Conseil judiciaire de réexaminer sa décision. Notre parti a été créé en 2017 conformément à la loi irakienne sur les partis politiques. Il a également participé aux élections organisées en Irak à trois reprises », a déclaré Süleyman Hacı, membre de la direction du PADÊ et représentant du parti à Sulaymaniyah.

Une décision en rapport avec la visite d’Erdoğan

Soulignant que cette décision n’était pas indépendante de la visite du président turc Recep Tayyip Erdoğan à Bagdad en avril dernier, Süleyman Hacı a déclaré : « Bien que nous respections la décision du pouvoir judiciaire, nous pensons que de fausses informations ont été données sur notre parti et les groupes qui nous soutiennent. La décision a été prise après la visite d’Erdoğan. »

Le dirigeant yézidi s’est indigné du fait que la décision du Conseil judiciaire suprême irakien soit intervenue au 10e anniversaire du génocide des yézidis commis par l’État islamique (EI) dans la région de Shengal, le 3 août 2014. « Est-ce une manière de traiter les souffrances et les ressentis de notre peuple ? », a-t-il interrogé.

M. Haci a fait remarquer que la décision n’avait été précédée d’aucune enquête: « Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’enquête préalable ? Sur quelle base la décision de fermer notre parti a-t-elle été prise ? » Le responsable yézidi a souligné la détermination de son parti à travailler à l’annulation de la décision: « Nous présenterons toutes les preuves et tous les documents au tribunal compétent pour démontrer que nous n’avons pas de relations avec d’autres structures. Nous espérons que les lois seront appliquées de manière égale à tous, sans discrimination. Tout le monde sait que l’existence de notre parti n’est pas une menace pour le pays », a-t-il ajouté.

Tevgera Azadî dénonce une décision politique et arbitraire

De son côté, Tevgera Azadi, autre parti kurde interdit, a critiqué la décision du Conseil judiciaire suprême lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Sulaymaniyah, deuxième ville du Sud-Kurdistan. Sa coprésidente Tara Hussein a dénoncé une décision politique « derrière laquelle se cachent la main d’États étrangers et la trahison ». La femme politique kurde a noté que son parti n’avait pas été informé d’une quelconque procédure d’interdiction. « Cette décision n’est pas légale », a-t-elle déclaré.

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