Le HDP dénonce des « actes de barbarie » à Halfeti

Ayse Acar Basaran, porte-parole de la Commission des Droits humains du Parti démocratique des Peuples (HDP), dénonce dans un communiqué des actes de torture commis par la police turque, à Halfeti, dans la province d’Urfa, contre des dizaines de personnes arrêtées quelques jours plus tôt.

Voici ce communiqué : 

« Au moins 38 personnes ont été arrêtées arbitrairement par les forces de l’ordre dans plusieurs villages de Halfeti. Elles ont été menottées dans le dos, plaquées au sol et traitées d’une façon qui n’a rien à envier aux pratiques du Moyen-âge. Cela démontre que la Turquie a mis au placard toutes les conventions prohibant la torture auxquelles elle est partie.

Les pratiques interdisant à deux détenus d’avoir le même avocat, limitant les visites à cinq minutes sous la surveillance de la police, et interdisant l’usage d’autres langues que le kurde constituent également des violations du droit et des traitements arbitraires.

Les avocats qui ont rencontré les personnes en garde à vue affirment que leurs clients ont été sévèrement torturés, qu’ils ne sont pas autorisés à se faire soigner et que la procédure de garde à vue n’est pas transparente.

Les photos des personnes torturées par les forces de l’ordre ont été, à dessein, divulguées à la presse. L’État se livre à une démonstration de puissance auprès des citoyens en utilisant la torture, la tyrannie et la violence. 

Nous voudrions rappeler aux forces de sécurité qui exercent la torture par des pratiques dignes de la mafia qu’aux termes de l’article 94 du Code pénal turc, la torture n’est pas soumise à prescription et que ceux qui les protègent aujourd’hui ne sont pas éternels. 

Nous surveillons de près la barbarie à Halfeti. Nous engagerons les procédures judiciaires nécessaires pour qu’une enquête soit lancée contre les auteurs de ce crime et tous ceux qui l’ont commandité, des forces spéciales à la police, en passant par les militaires »