Les combattants de l’opposition syrienne assignés à la garde de milliers de prisonniers de l’Etat islamique se précipitent vers la frontière en prévision d’une attaque des forces turques, a déclaré à NBC le général kurde Mazloum Abdi.
Le général Mazloum Abdi, commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), a déclaré que la surveillance des prisonniers de l’Etat islamique (EI) capturés en Syrie devenait « une priorité secondaire », après que les USA aient ouvert la voie à une offensive turque menaçant les forces principalement kurdes le long de la frontière.
« C’est un très gros problème », a dit Abdi à NBC news. « Personne ne nous a aidés. »
12.000 terroristes présumés sont détenus dans les prison du nord et de l’est de la Syrie. Ils ont été capturés durant la campagne menée par les FDS, soutenus par la coalition internationale, contre les combattants de l’EI dans la région. Sur les 12.000, 2.000 sont des combattants étrangers et le reste des Irakiens et des Syriens.
Abdi a déclaré que les combattants qui avaient pour tâche d’assurer la sécurité des installations pénitentiaires, étaient actuellement dirigés vers la frontière en préparation d’une bataille contre l’armée turque.
“Les familles de tous ces combattants résident dans la région frontalière, a dit Abdi. Donc, ils sont obligés de défendre leurs familles. »
Abdi a parlé à NBC News quelques heures après que l’administration Trump ait annoncé que la Turquie lancerait bientôt son « opération prévue de longue date » au nord de la Syrie et que les Etats-Unis n’interviendraient pas.
« Honnêtement, cela nous déçoit », a dit Abdi, ajoutant que la décision portait atteinte à la confiance que les Syriens avaient dans les Etats-Unis à la crédibilité américaine.
Abdi a dit que la décision coûterait la vie à de nombreux combattants qui s’étaient battus aux côtés des soldats américains pour vaincre l’Etat islamique.
Le commandant kurde a déclaré qu’il envisageait maintenant ce qui aurait été impensable il y a quelques années: un partenariat avec le dirigeant syrien Bachar El Assad pour combattre les forces turques.
« C’est une des options que nous avons sur la table », a dit Abdi.
Abdi a ajouté qu’il était inquiet de la possible offensive militaire turque et a appelé le peuple américain à faire pression sur le président Trump.
« Le peuple qui s’est battu avec vous contre le terrorisme international, contre l’Etat islamique, est en danger actuellement et va devoir livrer seul une grande bataille », a-t-il déclaré.