Accusé de "propagande contre l'État", l'avocat de la famille de Jîna Mahsa Amini a été condamné à un an de prison par un tribunal iranien
Saleh Nikbakht, l'avocat des parents de Jîna Mahsa Amini

Accusé de « propagande contre l’État », l’avocat de la famille de Jîna Mahsa Amini a été condamné à un an de prison ferme et interdit de communiquer sur les médias sociaux pendant deux ans.

Le Tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran a condamné Saleh Nikbakht, avocat de la famille de Jîna Mahsa Amini, à une peine d’un an de prison ferme, doublée d’une interdiction de communiquer sur les médias sociaux pendant deux ans, a rapporté le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN). L’avocat a été reconnu coupable de « propagande contre l’État ».

Le 11 mars dernier, l’avocat iranien avait été arrêté et inculpé par le parquet de Téhéran pour « propagande contre l’État » en raison de ses entretiens avec des journalistes à l’étranger. Il avait ensuite été libéré sous caution dans l’attente de son procès.

Durant ses 40 ans de carrière, Saleh Nikbakht a défendu de nombreux militants politiques, des journalistes et des défenseurs des droits humains. L’homme de 72 ans, originaire de la région du Kurdistan, a été arrêté et détenu à de nombreuses reprises, tant avant qu’après la révolution islamique de 1979. Il a ainsi passé huit ans de sa vie derrière les barreaux. Sa carrière est d’autant plus remarquable qu’il a sauvé près de 30 prisonniers politiques de la pendaison.

La jeune kurde Jîna Mahsa Amini est décédée le 16 septembre 2022 dans un hôpital de Téhéran. Elle avait été arrêtée trois jours plus tôt dans une rue de Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait de ne pas porter correctement son voile. Moins de deux heures après avoir été emmenée dans le bâtiment de la police, elle avait été transportée à l’hôpital Kasra. Les médecins ont déclaré qu’elle était en état de mort cérébrale au moment de son hospitalisation.

Les autorités iraniennes ont prétendu que la jeune femme de 22 ans était décédée des suites d’une « crise cardiaque causée par une maladie pré-existante ». Une allégation réfutée par les parents de la victime qui ont fait savoir que leur fille était en parfaite santé avant son arrestation.

Plusieurs témoins oculaires parmi les personnes qui se trouvaient avec Jîna dans le fourgon qui l’emmenait au centre de détention ont confirmé par la suite que les policiers avaient violemment frappé la jeune femme au niveau du crâne.

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