L’armée syrienne s’approchait lundi inexorablement de Deir Ezzor pour briser le siège imposé par le groupe Etat islamique (EI) depuis plus de deux ans à l’enclave gouvernementale dans cette ville, chef-lieu de la dernière province de Syrie encore aux mains des jihadistes.
L’organisation extrémiste a déjà perdu plus de la moitié de son bastion de Raqa, plus au nord, attaqué par des forces arabo-kurdes.
Sous une chaleur accablante, les troupes du régime de Bachar al-Assad appuyées par l’aviation russe avancent depuis des semaines en direction de la ville de Deir Ezzor.
L’armée syrienne s’approchait lundi inexorablement de Deir Ezzor pour briser le siège imposé par le groupe Etat islamique (EI) depuis plus de deux ans à l’enclave gouvernementale dans cette ville, chef-lieu de la dernière province de Syrie encore aux mains des jihadistes.
La perte de la ville de Deir Ezzor et de sa province riche en pétrole sonnerait le glas de la présence de l’EI en Syrie, trois ans après sa montée en puissance fulgurante dans ce pays et dans l’Irak voisin.
L’organisation extrémiste a déjà perdu plus de la moitié de son bastion de Raqa, plus au nord, attaqué par des forces arabo-kurdes.
Sous une chaleur accablante, les troupes du régime de Bachar al-Assad appuyées par l’aviation russe avancent depuis des semaines en direction de la ville de Deir Ezzor.
Selon la télévision syrienne, l’armée se trouvait lundi après-midi à trois kilomètres de la ville et le gouvernement prépare déjà des convois de vivres pour les habitants de cette cité souffrant d’importantes pénuries.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’armée a atteint la périphérie ouest de la base de la brigade 137, encerclée par l’EI.
« La ligne de front de Daech (acronyme en arabe de l’EI) dans l’ouest de la province s’est effondrée à plusieurs endroits, permettant à l’armée d’avancer rapidement », a indiqué à l’AFP une source militaire.
Selon l’OSDH, les forces du régime se trouvaient sur un autre front à 12 km de l’aéroport et ont rouvert la route Deir Ezzor-Palmyre-Damas, fermée depuis trois ans.
« Jour de fête »
Le gouverneur de la province, Mohammad Ibrahim Samra, cité par l’agence de presse officielle Sana, a assuré lundi que les habitants de la ville fêtaient déjà la victoire.
« Hier, il y a eu des célébrations dans la ville de Deir Ezzor et des réjouissances au sein de toute la population en prévision de la prochaine victoire », a-t-il dit.
« C’est le plus beau jour de ma vie, voir le siège prendre fin, le fardeau le plus lourd qui pesait sur les civils, c’est un vrai jour de fête pour la ville », se réjouit Oudaï Al-Ali, instituteur de 31 ans, présent dans le secteur gouvernemental de Deir Ezzor et joint au téléphone par l’AFP.
Pour sa part, le ministère russe de la Défense a également fait état de l’avancée des troupes syrienne avec l’aide des forces aériennes russes.
« La déroute de l’EI dans la zone de Deir Ezzor et la chute (de l’EI) dans la ville sera une défaite stratégique pour le groupe international terroriste en Syrie », a affirmé Moscou.
Le ministère cité par les agences de presse russes a plus tard fait état de la mort de deux soldats russes, tués par des tirs de l’EI près de la province de Deir Ezzor. La date des décès n’a pas été précisée.
A l’été 2014, l’EI s’était emparé de la plus grande partie de Deir Ezzor, notamment des champs pétroliers, puis de la majorité de la ville éponyme, en chassant ses anciens alliés rebelles et jihadistes d’Al-Qaïda.
Le siège de la partie gouvernementale de la ville s’est encore resserré au début de l’année quand l’EI a réussi à couper ce secteur en deux, séparant l’aéroport militaire au sud de la partie nord.
Pénuries
Selon l’ONU, plus de 90.000 personnes vivent dans le secteur gouvernemental. Environ 10.000 civils se trouveraient dans les quartiers tenus par l’EI, selon l’OSDH mais il est difficile d’avoir un chiffre précis, d’autres sources faisant état de 50.000 personnes.
Avant la guerre, la ville comptait environ 300.000 habitants.
Le siège a provoqué des pénuries d’aliments et de médicaments.
Le gouvernement et l’ONU ont largué des produits de première nécessité par hélicoptère sur les quartiers prorégime mais la situation demeure très difficile pour les habitants.
Les conditions de vie sont aussi très pénibles pour les civils dans les quartiers tenus par l’EI, où des informations font état de pénuries en tout genre.
L’armée progresse rapidement pour empêcher toute velléité de la part des Forces démocratiques syriennes –la coalition arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis qui combat l’EI à Raqa— d’intervenir dans ce secteur.
La capture de Deir Ezzor représenterait une victoire très importante pour le gouvernement syrien, qui a déjà engrangé ces derniers mois une série de succès avec l’appui de la Russie.
Source : AFP