À l’approche de la journée mondiale d’action contre les agressions et l’occupation turques au Kurdistan, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu multiplie les convocations aux ambassadeurs européens, demandant aux États respectifs d’interdire les manifestations kurdes en Europe.
Lundi dernier, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a convoqué l’ambassadeur d’Italie à Ankara pour lui signifier le mécontentement de la Turquie vis à vis des manifestations qui seraient organisées en Italie par le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
L’ambassadeur Giorgio Marrapodi a été informé par le ministère de la « préoccupation » suscitée par une manifestation dans la capitale italienne, Rome, au cours de laquelle auraient été affichés des symboles du PKK et des photos du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan.
Comme le rapporte le journal turc Milliyet, il a été demandé aux autorités italiennes d’interdire de telles manifestations qui, selon le ministère turc, auraient été organisées « sous le couvert d’organisations non gouvernementales ».
Plus tôt, le 3 juin, l’ambassadeur de Grèce à Ankara a été convoqué au ministère turc des affaires étrangères en raison de « préoccupations » au sujet des activités du PKK dans son pays. Le ministère s’est plaint à l’ambassadeur Christodoulos Lazaris de ce que le PKK menait en Grèce des activités de propagande, de financement et de recrutement.
Les ambassadeurs d’Allemagne et de France, quant à eux, ont été convoqués au ministère turc des Affaires étrangères le 31 mai, pour se voir signifier une protestation des autorités turques en rapport avec des événements organisés par les Kurdes dans ces pays. À l’issue des entretiens, Mevlüt Çavuşoğlu a déclaré que les ambassadeurs avaient été informés du malaise de la Turquie face aux « événements organisés par le PKK. »
Les convocations répétées du ministère turc des Affaires étrangères aux représentations diplomatiques européennes pour leur demander l’interdiction des manifestations kurdes coïncident avec l’appel à une mobilisation mondiale le 11 juin prochain contre les opérations d’invasion de la Turquie dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) et le Rojava (nord de la Syrie).