La femme politique kurde Sebahat Tuncel, détenue dans l’affaire dite de Kobanê, a annoncé qu’elle rejoindrait la grève de la faim menée dans les prisons turques pour exiger la fin de l’isolement carcéral du leader kurde Abdullah Öcalan, dont on n’a aucune nouvelle depuis 34 mois.
Dans un message envoyé par l’intermédiaire de ses avocats, Sebahat Tuncel a annoncé sa décision de rejoindre, à partir de demain, la grève de la faim menée dans les prisons turques pour exiger la levée de l’isolement carcéral total imposé depuis près de trois ans au leader kurde Abdullah Öcalan. L’ancienne députée kurde, détenue depuis plus de 7 ans dans la prison de Sincan, a souligné que cette action est destinée à « ouvrir la voie à une solution pacifique à la question kurde ».
« Le mouvement politique kurde et les femmes kurdes, a déclaré Mme Tuncel, luttent depuis des années pour la résolution de la question kurde et la démocratisation de la Turquie. La politique anti-kurde du gouvernement, qui nie la langue, l’identité et la culture du peuple kurde et utilise tous les moyens de coercition contre leur existence à l’intérieur et à l’extérieur du pays, montre que la Turquie n’est plus un État de droit. »
Faisant référence aux attaques meurtrières de la Turquie contre le Rojava, Sebahat Tuncel a souligné que l’État turc attaquait les Kurdes partout où ceux-ci faisaient des progrès. « Nous condamnons ces attaques et appelons la Turquie à abandonner ces politiques », a-t-elle ajouté.
La politicienne kurde a dénoncé un État qui n’offre aux Kurdes et aux autres peuples que la guerre et la mort. « Pourtant, a-t-elle ajouté, il y a l’option de la fraternité, de l’amitié et de la coexistence à travers la promotion de la vie. Le moyen d’y parvenir est le dialogue et la négociation. À cet égard, le leader du peuple kurde, M. Abdullah Öcalan, a déclaré qu’il était prêt à trouver une solution et qu’il cherchait un interlocuteur. Ce ne sont pas les Kurdes qui fuient une solution, mais la Turquie. »
Et d’annoncer: « À partir du 28 décembre, j’entame une grève de la faim alternée avec mes codétenues Mukkades Kabak et Melek Kartal. Je profite de cette occasion pour saluer les grèves de la faim en cours dans les prisons.