Arrêtée à Amed (Diyarbakir) la semaine dernière, Nurcan Yalçın a été libérée sous contrôle judiciaire. La journaliste kurde fait l’objet d’une mise en examen en lien avec des interviews qu’elle a réalisées en 2015, peu avant le siège du district de Sur par l’armée turque.
La journaliste Nurcan Yalçın a été libérée après trois jours de garde à vue au quartier antiterroriste de la police de Diyarbakır. Lundi, un tribunal de la ville a rejeté la demande du parquet d’émettre un mandat d’arrêt contre la journaliste et ordonné sa libération sous contrôle judiciaire.
Nurcan Yalçın a été arrêtée vendredi dernier par des unités spéciales de la police et conduite au quartier général antiterroriste d’Amed. Le motif de l’arrestation n’a pas été révélé, et une interdiction de 24 heures a été imposée aux avocats. Le deuxième jour de sa garde à vue, le dossier d’enquête a été rendu confidentiel par le bureau du procureur général de Diyarbakir.
Mme Yalçın est accusée de « propagande pour une organisation terroriste ». Les allégations concernent principalement son activité professionnelle, a expliqué la journaliste après sa sortie de garde à vue. Plus précisément, il s’agit d’interviews et d’articles parus en 2015 sur le district de Sur, centre historique d’Amed, peu avant que celui-ci ne soit soumis à un couvre-feu et assiégé par l’armée turque.
Rasé en grande partie par les forces de sécurité turques lors du siège militaire de l’hiver 2015/2016, le quartier historique d’Amed a été vidé de sa population et nationalisé par l’Etat. Son architecture a été profondément transformée par la société publique TOKI qui s’en en vue confier la reconstruction.