Beritan Canözer, journaliste pour JinNews, a été libérée suite à son arrestation le 25 avril dans le cadre d'une enquête dirigée par le bureau du procureur général de Diyarbakır.
Beritan Canözer, correspondante du journal Jinnews

Beritan Canözer, journaliste de l’agence de presse féminine, JinNews, a été libérée suite à son arrestation le 25 avril dans le cadre d’une enquête dirigée par le bureau du procureur général de Diyarbakır.

Cette enquête a abouti à la détention de plus de 100 personnes, dont des journalistes, des avocats et des membres de partis politiques.

Canözer et quatre autres journalistes kurdes ont été appréhendés sous l’accusation d' »appartenance à une organisation terroriste ». L’acte d’accusation lié à l’enquête a été accepté par la 10e chambre de la Cour d’assise de Diyarbakır.

Après un examen de sa détention, la cour a décidé de libérer Canözer sous contrôle judiciaire. Le tribunal a pris en compte plusieurs facteurs, tels que l’état des preuves présentées dans l’affaire, la possibilité d’un changement dans la nature et les qualifications du crime présumé, ainsi que l’absence de preuves tangibles suggérant une fuite ou une falsification des éléments de preuve.

À sa sortie de prison, Beritan Canözer a exprimé ses sentiments : « Le journalisme n’est pas un crime. Nous continuerons à brandir nos stylos. Nous continuerons à défendre nos camarades encore derrière les barreaux grâce à notre travail journalistique. Tous les détenus sont incarcérés illégalement aujourd’hui. Je tiens à mentionner particulièrement le cas de Halise Aksoy, maintenue en prison malgré de nombreux problèmes de santé et son âge avancé ».

Beritan Canözer n’en est pas à sa première confrontation avec la justice turque. En 2018, elle avait été inculpée d' »appartenance à une organisation illégale ». Le parquet avait requis une peine de sept ans et demi à quinze ans de prison, mais en octobre 2019, la journaliste avait été acquittée. À l’âge de 21 ans, Canözer avait déjà été emprisonnée pendant plusieurs mois sous le prétexte de « soupçons de terrorisme ». Cette détention faisait suite à son comportement « nerveux » lors d’un contrôle pendant le couvre-feu dans le quartier de Sur, à Amed, fin 2015. En conséquence, elle avait été condamnée en mars de l’année suivante à 15 mois de prison, officiellement pour avoir incité à des manifestations interdites. En juin 2020, Canözer avait également écopé d’une peine d’un an, dix mois et quinze jours de prison pour propagande terroriste. Cette condamnation n’est pas encore définitive.

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