La situation dans le nord et l'est de la Syrie se détériore en raison de la décision de la Turquie de réduire le débit de l'eau de l'Euphrate, avec l'arrivée de la saison estivale et des prévisions de températures élevées exacerbant encore le problème. Cette restriction de l'approvisionnement en eau risque d'atteindre un niveau critique, un défi qui s'amplifie chaque été.

La situation dans le nord et l’est de la Syrie se détériore en raison de la décision de la Turquie de réduire le débit de l’eau de l’Euphrate, avec l’arrivée de la saison estivale et des prévisions de températures élevées exacerbant encore le problème. Cette restriction de l’approvisionnement en eau risque d’atteindre un niveau critique, un défi qui s’amplifie chaque été.

Depuis le déclenchement de la crise syrienne, la Turquie a utilisé le contrôle du débit de l’Euphrate comme une forme de pression géopolitique, enfreignant l’accord signé avec la Syrie en 1987. Cet accord stipule que la Turquie doit libérer 500 mètres cubes d’eau par seconde, une ressource ensuite partagée avec l’Irak. Cependant, l’instabilité et les défis de sécurité créés par la crise syrienne ont permis à la Turquie de contrôler unilatéralement le flux de l’Euphrate.

Après la reprise du barrage de Rojava (Tişrîn) et du barrage de Tabqa de l’État islamique, la Turquie a commencé à réduire le débit de l’eau de l’Euphrate. Depuis 2016, l’approvisionnement en eau destiné à la Syrie a subi des réductions considérables, atteignant un débit de seulement 200 mètres cubes par seconde en 2021.

La crise devient encore plus aiguë pendant les mois d’été. Le débit naturel de l’eau réduit après la source, exacerbant la pénurie syrienne. De plus, l’eau traversant la Syrie pour atteindre l’Irak est également réduite.

Avec la hausse des températures estivales, la consommation d’eau augmente et l’évaporation intensifie les problèmes de pénurie. Entre 140 et 160 mètres cubes d’eau sont utilisés chaque seconde pour l’irrigation agricole, tandis que l’approvisionnement en provenance de Turquie est insuffisant pour couvrir les besoins.

La réduction de l’eau disponible a des répercussions importantes sur l’agriculture, ainsi que sur l’électricité, car la priorité est donnée à l’eau potable, suivie de près par les besoins agricoles. Cela signifie une diminution des heures d’électricité disponibles en raison de la pénurie d’eau.

La difficulté à obtenir l’eau nécessaire menace d’endommager 90 000 hectares de blé, de céréales, de vergers et d’arbres fruitiers en Syrie. Depuis l’été 2020, 400 000 hectares de terres agricoles sont sans eau. Des avertissements ont été lancés concernant la possibilité que 600 000 hectares de terres agricoles le long de l’Euphrate en Syrie pourraient être endommagés en raison de la diminution continue de l’eau du fleuve par la Turquie.

Le 1er mars 2023, l’administration du barrage de Tişrîn a annoncé que le barrage était hors service à cause du faible niveau d’eau, laissant les villes, villages et hameaux du nord et de l’est de la Syrie sans électricité. Cependant, après avoir recueilli suffisamment d’eau, le barrage a pu reprendre son fonctionnement le 8 mars.

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