La Cour de cassation turque a confirmé vendredi la condamnation à deux ans et demi de prison du député du Parti démocratique des peuples (HDP) Ömer Faruk Gergerlioğlu. L’homme politique de 55 ans est accusé d’ « avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste ».
Le fondement des accusations portées contre M. Gergerlioğlu est essentiellement basé sur un message de paix. Médecin spécialiste des maladies pulmonaires de profession, le politicien Gergerlioglu, s’est engagé dans la plateforme de paix (plateforme rassemblant la gauche ndlr.) de Kocaeli après que les négociations de paix avec le mouvement kurde aient été unilatéralement interrompues par le gouvernement turc en 2015.
Le 9 octobre 2016, Ömer Faruk Gergerlioglu diffuse la publication suivante sur les réseaux sociaux : « Cette guerre épuise la société. Un enfant s’engage dans l’armée, un autre rejoint le PKK, tous deux meurent. Ne serait-il pas préférable que les deux ne soient pas allongés l’un à côté de l’autre comme des cadavres, mais vivent égaux, côte à côte ? »
A la suite de cette publication, une campagne de diffamation a été lancé contre M. Gergerlioglu. La même semaine, une procédure a été ouverte, suivie de la suspension de son statut de fonctionnaire, qui a entraîné son licenciement par décret d’urgence. Au cours de l’enquête, d’autres « preuves » contre l’homme de 55 ans ont finalement fait surface : Le ministère public a examiné rétroactivement pendant six mois les articles de Gergerlioğlus, qu’il avait écrits pour le journal en ligne T24 à l’époque, et a inclus, entre autres, une citation d’une déclaration du PKK dans l’acte d’accusation (« Si l’État faisait un pas vers nous, la paix reviendrait en un mois seulement »). Bien qu’il ne s’agisse manifestement pas d’une déclaration de l’homme politique, elle a néanmoins été considérée comme de la propagande terroriste. Il en va de même pour une colonne intitulée « La paix pour la Colombie – Pourquoi ne peut-elle pas être faite en Turquie ? ».
Si Ömer Faruk Gergerlioğlu est déchu de son mandat au Parlement turc, il aura sept jours pour faire appel devant la Cour constitutionnelle. La Cour doit prendre une décision dans les deux semaines.