Antalya, Turquie - Lors des rencontres organisées dans le cadre de la campagne "Ekmek ve Adalet" (Pain et Justice), Tülay Hatimoğulları, la co-présidente du DEM Parti (Halkların Eşitlik ve Demokrasi Partisi), a tenu un discours résolument critique à l'égard du gouvernement en place. Devant un public composé de représentants de la société civile et de militants politiques, elle a appelé à intensifier les efforts d’organisation face à ce qu'elle décrit comme la fin imminente du régime actuel.

Lors des rencontres organisées dans le cadre de la campagne intitulée “Ekmek ve Adalet” (Pain et Justice), Tülay Hatimoğulları, la co-présidente du Halkların Eşitlik ve Demokrasi Partisi (DEM Parti), a tenu un discours résolument critique à l’égard du gouvernement en place.

Devant un public composé de représentants de la société civile et de militants politiques, elle a appelé à intensifier les efforts d’organisation face à ce qu’elle décrit comme la fin imminente du régime actuel.

Le gouvernement AKP critiqué pour sa gestion économique et sociale

Hatimoğulları a attribué la flambée des prix en Turquie, ainsi que la baisse du tourisme, aux politiques économiques de l’AKP. Elle a souligné que des destinations étrangères comme la Grèce sont devenues plus abordables que les sites touristiques turcs, conséquence directe, selon elle, de la mauvaise gestion économique du gouvernement. « Ce n’est pas la faute des commerçants ou des hôteliers, mais bien de l’AKP », a-t-elle affirmé.

Le défi sécuritaire et ses impacts sur le tourisme

S’exprimant sur la situation sécuritaire, Hatimoğulları a également dénoncé les restrictions imposées dans les régions kurdes, notamment l’interdiction des entrées et sorties dans certaines zones montagneuses, qui, selon elle, entravent le développement du tourisme. Elle a rappelé les tragédies récentes, telles que les attentats de Suruç et d’Ankara, qui ont marqué le pays, en soulignant que ces événements ont eu des répercussions profondes non seulement sur le plan politique et social, mais aussi économique.

La question kurde au cœur du débat

Hatimoğulları a également abordé la question kurde, soulignant que sa résolution pacifique et démocratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle a critiqué les nouvelles opérations de répression contre la culture kurde, qualifiant ces mesures de retour aux pratiques répressives des années 1990. « Le peuple kurde, malgré des décennies de lutte, n’a jamais reculé et ne reculera pas », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de poursuivre la lutte pour la justice et l’égalité.

Les conditions de travail et les inégalités sociales sous le feu des critiques

La co-présidente du DEM Parti a également mis en lumière les conditions de travail précaires, notamment dans le secteur de la construction, qui emploie de nombreux jeunes Kurdes. Elle a critiqué les politiques de l’AKP, qui, selon elle, ont favorisé la croissance du secteur immobilier au détriment d’un développement industriel plus durable. « L’AKP n’a pas apporté de véritable croissance économique, mais a plutôt démantelé les acquis du pays en privatisant massivement », a-t-elle accusé.

Appel à l’organisation et à la résistance

Hatimoğulları a conclu son discours par un appel à l’organisation et à la résistance, affirmant que l’AKP, conscient de sa perte de soutien populaire, adopte une posture de plus en plus agressive. « Le temps est venu pour nous de nous organiser plus fortement, de renforcer notre solidarité, et de préparer l’avenir sans ce régime », a-t-elle déclaré, en encourageant ses partisans à ne pas se décourager, mais à poursuivre la lutte pour le pain et la justice. « Sans pain, il n’y a pas de justice, et sans justice, il n’y a pas de pain. C’est pourquoi nous continuerons à lutter pour les deux, main dans la main. »

Avec ce discours, Tülay Hatimoğulları réaffirme la détermination du DEM Parti à jouer un rôle central dans la contestation de l’ordre établi, en appelant à une mobilisation accrue pour une Turquie plus juste et plus égalitaire.

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